2f)6 VOYAGE
nèrent leur animosité contre le gouvernement local
lui-mème, et ne cessèrent leurs perfides rapports
qu’après avoir forcé Macquarie à résigner et obtenu
le rappel de Brisbane; car ils n’avaient point de
presse pour les protéger. Maintenant ils intriguent
pour pervertir le général Darling, et l’animer contre
le peuple de la colonie. Mais le général est trop vieux
pour eux. Il connaît trop bien son monde et les allures
de Downing-Street. 11 a vu des assemblées, des
dîners et des adresses publiques dans le Derwent. Il
a reçu dn peuple même d’ici une adresse franche,
loyale et sincère ; il lit les papiers de la colonie; il voit
et juge par lui-même, et il ne se rangera point du
parti de la vieille faction ; il sera pour le peuple en
dépit de toutes leurs cabales, etc., etc. »
La dissertation suivante sur les avantages d’une
assemblée représentative et sur les élémens dont elle
pourrait se composer, écrite d’un ton plus modéré,
donne une idée assez juste de l’état actuel de la colonie
et des sentimens de la plupart des habitans sages
et raisonnables [Monitor, n° 26,10 novembre 1826).
« Nous allons mentionner un fait qui vient d’ari'iver
à notre connaissance. Le maître du navire Fairfield
donna sa parole d’attendre les dépêches du gouverneur
Darling jusqu’à onze heures du matin, le jour
qu’il mettrait à la voile. Ce fut un vendredi, le jour
même où lé révérend Samuel Marsden publia dans
r Aastralian (exclusivement) cette fameuse déclaraÎ
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DE L’ASTROLABE.
tion, par laquelle il condescend à protester de son
innocence, pour avoir fait infliger la torture dans une
circonstance particulière et spécifiée. Aussitôt que le
révérend chapelain et M. John Mac-Arthur eurent
remis leurs dépêches à bord ( ce qui eut lieu, nous
a-t-on assuré, à neuf heures du matin), le maître,
comme par un plan prémédité, mit aussitôt à la voile,
doubla la Truie et les Cochons, et se trouvait déjà
depuis long-temps au large, lorsque les dépêches du
gouverneur se trouvèrent prêtes à être envoyées à
bord ! Mais il y a encore un autre tour de maître, bon
lecteur ! C’a été de prendre votre argent et de l’envoyer
à M. Barnard, afin de lui donner les moyens
de se concerter avec lord Bathurst, pour décourager
l’émigration, mettre le pays dans les fers d’un clergé
largement doté, et y introduire des impôts sans acte
du parlement ni représentation coloniale.
» Nul doute que le Fairfield n’a emporté de bonnes
et puissantes raisons pour déterminer le parlement à
terminer sur-le-champ la nouvelle charte dans sa prochaine
session, tandis que nous restons tous endormis
ici, sans avoir même le courage de demander à
notre législateur la remise du droit sur le cèdre. Nul
doute que Barnard, le jeune avocat Mac-Arthur, l’ex-
juge Field, M. John Smith, et une vingtaine de membres
du parlement, qui sont chargés des intérêts de
la compagnie qui nous a si bien escamoté nos mines
de charbon; nul doute que tous ces individus ne
s’empressent comme des abeilles à l’arrivée du Fair-
jield à Londres. Il y aura aussi des amis de l’apotre
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