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sieurs ont les nuiclioires très-proéniinenles, et l’un
(l’eiix, noinnié le vieux Wirang; eût i'ort bien pu
passer pour un orang-outang.
La couleur de ces naturels n’est pas toujours constante.
On en a vu qui, nettoyés de la fumée et de
la crasse qu’on trouve toujours sur leur corps, ont
paru aussi noirs que les nègres d’Afrique, tandis
que d’autres n’ont offert qu’un teint cuivré comme
celui des Malais. Leur tête ne porte point de la laine,
même cbez les individus noirs, mais de véritables
cbeveux ; c’est ce qui fut particulièrement observé
sur Benilong après son retour d’Angleterre, où l’on
avait porté quelque attention à sa toilette. Il se trouva
avoir de longs cbeveux noirs. Le noir est en effet
la couleur ordinaire des cbeveux de ses compatriotes.
Cependant quelques - uns les avaient rougeâtres.
Leur vue est singulièrement bonne ; il est vrai
que leur existence dépend très-souvent de cet avantage
; car nn bomme qui aurait une vue courte (malbeur
inconnu cbez eux) ne saurait jamais se mettre
en garde contre les lances qu’ils savent envoyer avec
une force et une rapidité étonnantes.
Les deux sexes se frottent la peau d’buile de poisson
qui leur communique une puanteur insupportable,
mais qui les garantit de l’atteinte des moustiques,
dont quelques-unes, fort grosses, mordent ou piquent
cruellement. Quelques naturels pratiquent cette
opération si malproprement, qu’on voit les entrailles
du poisson rôtir sur leur tête à l’ardeur du soleil,
jusqu’à ce que l’buile en découle sur leur visage et
sur leur corps. On apprend aux enfans à se frotter
d’buile dès l’âge de deux ans.
Ces sauvages ont divers ornemens. Les uns, au
moyen d’une gomme, se garnissent les cbeveux d’os
de poissons ou d’oiseaux, de plumes, de morceaux
de bois, de queues de cbien et de dents de kangarou.
D’autres, au sud de Botany-Bay, se tressent les
cbeveux avec de la gomme, ce qui les fait ressembler
à des bouts de corde. Souvent ils se barbouillent de
terre rouge ou blancbe, employant la première quand
ils veulent aller au combat, et l’autre pour se préparer
à danser.
La forme de ces ornemens dépend tout-à-fait du
goût de la personne; et plusieurs poussent cet art
si loin, qu’ils se rendent vraiment affreux. En effet,
peut-on s’imaginer rien de plus horrible qu’une
figure huileuse et noircie, avec un large cercle blanc
autour de chaque oeil, des lignes de la même couleur
ondulées sur les bras, les cuisses et les jambes? Quelquefois
barbouillés de noir, avec les côtes marquées
par des lignes blanches, ils ont tout-à-fait l’apparence
de spectres.
Les cicatrices, chez les individus des deux sexes,
sont considérées comme des ornemens très-distingués,
si bien qu’ils se font des plaies avec des coquilles, les
tiennent ouvertes pour laisser la chair se boursouffler
sur les bords ; quand la peau vient ensuite à les recouvrir,
elles forment sur leurs corps des marques
honorables, figurant des échelons ou des coutures.
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