de la colonie, se dirigea vers Port-Jackson avec des
provisions en tout genre. Le gouverneur en acheta
pour la valeur de 2,829 liv. st. pour les magasins publics
; le reste de la cargaison fut vendu aux divers
officiers avec beaucoup d’avantages.
Le premier numéraire qui vint dans la colonie,
pour l’usage du gouvernement, fut une caisse de dollars
formant 1,000 liv. st., ce qui facilita beaucoup
les menues affaires du commerce.
L’Atlantic mit à la voile le 11 septembre, ayant à
bord le gouverneur Phillip et deux naturels, Benilong
et Jemmera-Wanik, qui s’étaient attachés à sa personne.
Les concessions faites aux cultivateurs s’élevaient
alors à trois mille quatre cent soixante-dix acres, dont
quatre cent dix-sept et demie en pleine culture, et cent
seulement éclaircies. En outre mille douze acres et
demie étaient défrichées et cultivées pour les besoins
publics. Cela prouve combien un petit nombre de convicts
, travaillant pour leur propre compte, opérèrent
de bien plus grands résultats que la masse entière
employée au compte du gouvernement.
Durant Labsence du capitaine Phillip, sa place fut
occupée par Francis Grose, major commandant le
corps de New-South-Wales, qui fit remplir par des
officiers militaires les charges occupées par des civils.
En 1793, plusieurs officiers, avec l’autorisation
du gouvernement, choisirent des terres à Parramatta
et sur les bords de la baie, afin de les cultiver pour
leur propre compte. Chaque officier put employer
dix convicts : comme on leur permit de les payer en
esprits (rhum), les propriétés furent bientôt d’un
grand produit.
Le 10 janvier, le transport Bellona, chargé de provisions,
apporta cinq colons libres avec leurs familles ;
le lieu où ils s’établirent prit le nom de Liberty-Plains.
Le gouvernement anglais leur accordait le passage et
la nourriture, les outils propres à la culture, leur
fournissait les vivres de la colonie durant deux ans,
leur concédait des terres sans aucune redevance et les
convicts nécessaires pour les défricher, avec la ration
de ceux-ci durant deux ans.
Le 13 mars, les deux navires espagnols Descubierta
et Atrevida, commandés par Malespina et
Bustamiento, et employés à un voyage de découvertes
dans la mer du Sud, mouillèrent sur la rade.
On leur permit de bâtir un observatoire sur la pointe
du port, près de la hutte de Benilong, qui leur servait
de magasin pour les instrumens. La présence de ces
étrangers rompit l’uniformité des événemens à Sydney,
et devint une source d’amusemens pour ses habitans.
Au mois de juillet fut commencée l’érection d’une
église de soixante-treize pieds de long sur quinze de
large. Elle devait être construite en pierres, chaux et
plâtre , et surmontée d’un toit de chaume.
Le samedi 23 novembre de cette année, on fit dans
les magasins, pour la première fois, des distributions
de grains provenant de la colonie ; on éprouva d’abord
quelque difficulté pour la mouture ; mais on éta