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Ï826.
aS octobre.
29.
3i.
I novembre.
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Le soir le vent fraîchit beaucoup au N. L., et il
passe de violentes raffales. La mer est grosse et
nous tourmente cruellement. Les petits marsouins à
ventre blanc deviennent fréquens.
Après avoir successivement varié au N. E., au
N ., à l’E., le vent se fixe ce soir au S. S. E., et
souffle grand frais toute la nuit avec des grains, de
violentes raffales el une mer très-dure. Le baromètre
qui, hier à midi, marquait encore vingt-huit pouces
quatre lignes , était descendu aujourd’hui à midi à
vingt-sept pouces neuf lignes ; mais il a progressivement
remonté, ce qui m’a paru digne de remarque.
Le coup de vent qui n’a cessé de souffler toute la
nuit s’est apaisé un peu ce matin ; cependant il a encore
venté bon frais du sud; ce n’est que le jour suivant
que le ciel s’est embelli, et qu’une brise modérée
de S. O. nous a enfin permis de faire bonne route.
Ce mois cpii correspond au mois de mai de nos
climats, s’est annoncé sous d’agréables auspices, et
nous avons joui d’une journée superbe qu’avait précédée
une belle nuit et une abondante rosée. Je tenais
beaucoup à reconnaître une petite île vue par un
capitaine Hammet, en 1818, par 28°22’ latitude S.
et 127° longitude E. de Greenwich. Du moins elle
est ainsi placée sur la carte de l’Australie par Flinders,
corrigée en 1822, et reparaît à peu prés dans la
même position sur la carte générale du premier volume
de l’Atlas de Krusenstern. En conséquence, comme
je m’estimais, sur les trois heures du matin, àvingt milles
à l’ouest de cette île, je mis en panne jusqu’au jour. A
DE L’ASTROLABE.
midi les observations m’apprirent qu’à huit beures du
matin nous n’avions dù passer qu’à cinq ou six milles N°™m>>'°-
au nord du point que je viens d’indiquer. Bien qu’U
régnât une brume assez épaisse, cependant je pense
qu’à cette distance nous eussions distingué cette
terre si elle eût existé, ou que nous en eussions du
moins observé quelque indice. J’ai donc beaucoup de
peine à croire à son existence, d’autant plus que le
pilote Siddins m’a assuré par la suite, à Sydney, qu’on
devait ajouter très-peu de confiance à cette découverte
du capitaine Hammet.
Depuis long-temps la mauvaise odeur qu’exhalaient
les boîtes qui contenaient les poules braisées d’Appert,
faisait soupçonner qu’il devait y en avoir plusieurs de
gâtées. En conséquence j’ai fait apporter toutes ces
caisses sur le pont, je les ai fait déballer en présence
de l’état-major et de l’équipage entier, et on a procédé
à leur examen. Par suite de cette visite, il s’est trouvé
que sur deux cent quatre-vingt-dix-neuf boîtes restant
à bord, cent quarante-quatre seulement semblaient
dans un état de conservation rassurant,
soixante-huit présentaient l’indice de la corruption à
un degré médiocre, et le reste, au nombre de quatre-
vingt-sept, le même indice au plus haut degré ; quelques
unes même exhalaient l’odeur la plus fétide.
Toutes celles-ci ont été ouvertes, et ont présenté
sans exception une viande corrompue, qui répandait
une odeur infecte. Je les ai fait sur-le-champ jeter à
la mer ; car la nature de notre campagne et les dimensions
de notre bâtiment ne me permettaient point