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286 VOYAGE
0 Le mur de séparation élevé entre les émigrans et
les émancipistes vient enfin, du moins suivant notre
petite manière de voir, d’étre en grande partie renversé
par le choix unanime de quelques personnes,
pour former le comité de certaines institutions publiques.
Ainsi nous regardons les deux partis des
émigrans et des émancipistes, ou des exclusionistes
et des colonistes, comme enfin réunis. Ils sont désormais
fondus ensemble et forment vraiment le peuple.
Il y a un petit nombre d’hommes que, par manière
de distinction, nous sommes accoutumés à décorer
du titre de/action. Ce parti ne consentira jamais à
renoncer à ses prétentions oligarchiques et à se confondre
avec la communauté. Jadis ils se rendaient formidables
par le crédit qu’ils avaient acquis sur l’esprit
des autorités de Downing-Street *. Mais la liberté
de la presse dans la colonie, le dîner public donné à
sir Thomas Brisbane, et les adresses du comté aux
derniers gouverneurs, ont détruit leur influence. Les
ministres ont pénétré le secret de cette famille d’agioteurs
, et leurs perfides intrigues, qui ont toujours
tourmenté les gouverneurs de cette colonie, qui renversèrent
fun d’eux, ruinèrent presque Macquarie,
et déplacèrent sir Thomas Brisbane quelques demi-
douzaines d’années plus tôt qu’il ne l’eût été sans eux.
Mais la liberté de la presse et le peuple ont tout-à-
coup sauvé ce dernier du précipice que la calomnie
avait si adroitement creusé sous ses pas. En outre,
* Nom de la rue de Londres où sont les bureaux des colonies.
DE L’ASTROL.YBE. 287
le major Coulhurn et sir Thomas, à l’aide de son
ami le duc de Wellington, ont Foreille du Roi, de
MM. Peel, Horton et de lord Bathurst, sans oublier
le duc d’York, aussi bien que sir James Mackintosh,
sir Charles Forbes, M. Bright, sir M. Riedley, et
d’autres honnêtes gens du parlement. Nous devons
donc considérer Xs.faction, avec son adresse de vingt-
deux signatures, comme entièrement anéantie. La
fausseté de ses rappoi’ts et de ceux du commissaire
d’enquête a été enfin complètement prouvée.
» Certaines habitudes sont souvent très-déplacées,
et ont besoin d’être réprimées. Les colonistes, ainsi
qu’on les désigne d’ordinaire, doivent se rappeler qu’ils
ne sont plus une portion distincte, mais seulement
une partie de la grande communauté. Une Chambre
d’assemblée, \e jugement p a r ju r y , la taxe et les iiw-
p ô tsp a r représentation, un agent honnête et diligent,
et plusieurs autres choses trop longues à énumérer,
ne sont pas, il faut bien s’en convaincre, des objets
plus utiles aux uns qu’aux autres. Ainsi puisque ce
sont des choses d’un intérêt général, il ne faut pas
qu’à l’avenir un seul parti fasse les démarches nécessaires
pour les obtenir. Si une assemblée du comté est
jugée nécessaire pour demander au Roi et aux deux
Chambres l’exercice de nos privilèges civils, il ne faut
pas que cette réclamation soit faite par une seule classe
d’individus. C’est aux chefs de la colonie, dans tous
les ordres indistinctement, à se mettre en avant dans
ces circonstances, ou bien restons pour tou jours muets
et paralysés. Privé de ces avantages, le peuple réusf
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