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tiques comme celles du reste de l’Europe) ; toutes les
aristocraties, nous le répétons, excepté celle d’Angleterre
, ont été ennemies de la liberté, depuis le sénat
romainjusqu’an siècle où nous vivons. Elles méprisent
également le peuple, et, dans leur opinion , ce n’est
qu’à leurs dépens que celui-ci peut obtenir quelque
avantage. L’bomme hait l’égalité. Un riche mendiant
ne peut souffrir l'idée de voir son inférieur et son cadet
dans le métier gagner autant de liards que lui, ou vouloir
traiter d’égal avec lui, quand dans leurs orgies
nocturnes ils se livrent aux douceurs de l’ivresse, et
se moquent de la crédulité de leurs bienfaiteurs. C’est
par suite de ce sentiment que les grands d’Espagne
vendirent leur pays à Joseph Napoléon, et qu’ensuite
ils consentirent à bannir, pendre et incarcérer les
patriotes qui avaient chassé les Lrançais de l’Espagne,
et rétabli les Cortès. En vérité, il se trouva bien un ou
deux Russel parmi eux... Mais espérer que de grands
seigneurs puissent hasarder leur fortune, oumôme risquer
la chance de ne pouvoir l’agrandir, pour l’amour
des droits civils du peuplé, c’est attendre du coeur
humain une action contraire à sa bassesse naturelle.
Quant à la noblesse française, nous ne pouvons y
songer qu’avec un profond sentiment de pitié. Cependant
si elle n’avait été entichée du pouvoir à un point
si ridicule et si dégoûtant, elle eût pu guider le peuple
dans ses délibérations, au lieu de le pousser à cette
vengeance atroce qui souillera son nom aussi longtemps
qu’il subsistera sur la liste des nations *. Il en
* Ici noire Anglais, laissant de côté rimpartlalilé qu’il se pique de professer,
est ainsi chez les seigneurs militaires de la Prusse, et
les nobles despotes de la Moscovie, qui ainsi que leurs
terres regardent leurs vassaux comme leur propriété
particulière. Les nobles en Europe, aussi bien que les
riches colons de New-South-Wales, possèdent ou
veulent posséder l’oreille du gouvernement. Semblables
au regrattier qui réfléchit comment il pourra
duper le fermier et augmenter le prix de ses oeufs et
de ses harengs saurs, sans s’occuper du malheureux,
ainsi les puissans du royaume et des colonies calculent
comment ils pourront accroître leur influence au meilleur
marché possible. En provoquant la liberté publique
, en s’unissant au peuple pour solliciter des institutions
libérales , ils nivéleraient trop leurs prétentions.
D’ailleurs qui se soucierait de devenir riche, si
chaque misérable devait aussi le devenir? Le grand
objet de l’homme est de devenir riche exclusivement ;
d’avancer, sinon aux dépens des autres (ce qui, de
toutes les nuances du bonheur, est la plus flatteuse),
au moins à quelque prix que ce soit, pourvu que les
autres ne sortent point de leur sphère. Mais avancer
avec un million d’autres en richesses, en dignités, en
privilèges, n’est qu’une perspective sans attraits. C’est
pourquoi tout peuple sans propriétés, qu’il soit ancien
ou jeune, nombreux ou peu considérable, ne doit attendre
des grands aucun secours pour obtenir l’exerse
livre à la basse jalousie qui d’ordinaire anime la canaille anglaise contre
ie nom français, el oublie d'une manière trop plaisante que l’Angleterre fut
la première à donner aux nations de l’Europe le funeste exemple qu’il reproche
si duremenl à la France.