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82 VOYAGE
1826. grêle, ce qui les rend plus supportables. Quatre maseptembre.
pgjots se plaignent de maux d’estomac, et le quartiermaître
Vignale, dans un coup de roulis, tombe sur le
pont et se blesse à la tête.
19- Le vent continue de souffler sans interruption,
grand frais à l’O. S. O., avec une mer très-dure et un
temps sombre. Le 19 au soir, comme fatigué de ses efforts,
le vent avait suspendu sa violence et laissait un
court repos aux flots de la mer. Ln ce moment, les
lames, moins irrégulières, semblaient autant de cbaînes
de coteaux mobiles, coupés par autant de vallées,
et sur le dos desquels notre corvette glissait paisiblement.
Spectacle vraiment majestueux, admirable,
et dont la plume la plus babile ne saurait donner
qu’une faible idée !....
20. Nouvelle tempête du N. N. O., aussi violente qu’aucune
des précédentes, et de plus accompagnée d’un
ciel très-cbargé et d’une pluie continuelle. La nuit a
été affreuse ct l’obscurité complète. Comme je gouvernais
sur le parallèle de Tile Saint-Paul, redoutant
de tomber dessus inopinément, par suite d’un courant
imprévu ou d’une erreur très-possible dans nos
montres après une si longue navigation, je pris le
parti de courir des routes obliques sans quitter ce
parallèle. La corvette a beaucoup fatigué sur quelques
uns de ces bords , principalement les amures à
bâbord.
A six beures je mets le cap à TL. S. L .; à sept
beures trente minutes, M. Gressien, qui se trouvait
de quart, voit passer le long du bord le premier pa-
DE L’ASTROLABE. 83
quel de Laminaria pijrifera, et, depuis ce moment, 1826.
ils ont passé avec profusion jusqu’à quatre beures du septembre,
soir où ils ont tout-à-fait cessé. Ces fucacées, avec les
albatros qui nous ont entourés en grand nombre,
sont Tunique indice qtie nous ayons pu avoir de la
proximité des iles Amsterdam et Saint-Paul ; car nous
n’avons rien aperçu du tout. Cependant, en corrigeant
nos routes par les latitudes observées la veille et
le jour suivant, il est probable que le 2 1 , à six beures
du matin, nous devions nous trouver à six ou buit
railles au plus dans le nord de Saint-Paul. S’il n’y eût
pas eu de courant, ou s’il eût porté au sud, comme le
vent semblait l’annoncer, nous atterrissions précisément
dessus. Du reste, avec un temps aussi détestable
et un ciel aussi chargé, il n’est pas surprenant
que nous n’ayons rien vu ; notre horizon s’étendait au
plus à un mille dans les instans les plus lucides
Les laminaires qui habitent ces mers ont les bulles
de leurs frondes plus grosses et plus turbinées que
l’espèce des Malouines. Mon intention était de visiter
en canot Tile Saint-Paul, son cratère et son lagon. Je
regrette vivement les observations de physique et
d’histoire naturelle quece point m’eût offertes. Surtout
j’étais curieux de savoir à quel système se rapportent
les végétaux qui peuvent Tbabiter.
La fureur du vent s’apaise, le ciel s’embellit, et 23.
notre navigation s’adoucit. La mer reste très-grosse,
ce qui indique que plus au sud le mauvais temps se
* Voyez note 5.