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suivie d’une paix [icrinanenle, les craintes des naturels
ayant été excitées par ces événemens à un degré
tel qu’il faudra une génération pour les dissiper. »
Si la lettre qui suit n’est pas supposée, elle rend
compte d’un fait assez bizarre : l’existence volontaire
ct prolongée d’une Européenne au milieu des naturels
de l’Australie.
A l’éditeur du Monitor.
« Monsieur, il peut être intéressant pour quelques-
uns de vos lecteurs d’apprendre que la femme qui
échappa au naufrage du brick h y a l sur cette côte,
au nord de Port-Macquarie, est encore ou du moins
était tout dernièrement encore en vie, et habitait avec
une tribu de naturels, ainsi que sa fdle aujourd’hui
âgée de douze à treize ans.
» Elle fut épousée (ou plutôt possédée) par un
bomme de la tribu dont elle eut deux enfans, un de
chaque sexe. Le mâle, suivant la coutume a été mis
à mort, la petite fille est vivante. Cette femme fait
l'olfice de corrar-gui ou sage-femme près des femmes
de la tribu, qui la respectent à ce titre. Ces naturels
ont tant de peur qu’elle ne voie un Européen et qu’elle
ne soit par là tentée de les quitter, qu’ils ont niadi-
Peut-être ne sait-oii pas généralement que les naturels font périr les
enfans mâles d’origine mélangée : tel est cependant le fait, qu’ il faut sans
doute attribuer à la crainte qu’ils ont dc la supériorité des êtres procréés par
le croisement avec la race blanche.
boure ou tué trois Anglais qu’ils supposaient occupés
à la chercher. Sa fdle, celle qui fit naufrage avec elle,
ajoute celui qui me donne ces renseignemens, sera
wienna ou nubile le printemps prochain.
» Le naturel dont j ’ai obtenu le récit précédent
appartient à une tribu établie dans les plaines de
Liverpool ; il dit qu’il a souvent vu la femme blanche
avec sa fille et sa petite Piccanine. Son histoire est
très-bien circonstanciée; il ajoute qu’il a un frère
marié dans la même tribu, et qu’il montrera ces
femmes blanches à ceux qui le désireront, pourvu
que l’on ne tue pas son frère. » [Monitor, 18 août
1826, «. 14.)
La narration qui suit, écrite par un colon des ¡ilaines
de Bathurst et insérée dans l’Australian [ 14 octobre
1826, n. 135) peu de temps avant notre passage à
Sydney, est encore fort intéressante, en ce qu’elle
offre une description tout à la fois récente et exempte
de préjugés des moeurs des naturels de l’intérieur.
Aux éditeurs de 1’Australian.
Brucedalc, près Bathurst, a 5 août 1826.
« Messieurs, je vous transmets une esquisse des
manières et des coutumes des aborigènes de la Nouvelle
Hollande, habitant le pays voisin de Bathurst,
où j’ai eu de fréquentes occasions d’observer ces sauvages
enfans de la nature ; j ’ai pensé que ces détails