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KM
1826.
Août.
73 VOYAGE
Alors je revins au vent, el mis le caj) à TE. S. E . ,
afin de prolonger encore (|uelque temps le parallèle
de 30° 20’ S. Bien que nous fussions depuis bien longtemps
bors des tropiques, je donnai Tordre de continuer
les distributions de café trois fois par semaine ,
et de puncb tous les dimancbes ; persuadé que ces
boissons fortifiantes étaient encore plus convenables
à Téquipage dans les climats frais qu’entre les tro])i-
ques.
Les damiers sont devenus nombreux ; nos marins
en ont pris une douzaine à la ligne. Cet oiseau a des
formes très-élégantes, ct beaucoup du port du pigeon.
Quelque vigoureux que soit son vol, une fois à terre,
il ne peut plus s’enlever ; nous nous amusions à voir
une douzaine de ces oiseaux se promener maladroitement
sur le pont, sans pouvoir profiter de leur liberté
pour s’envoler.
Notre navigation depuis le détroit avait été en général
assez tranquille, quoique souvent contrariée
par des boules assez pesantes, des grains, des
vents défavorables et de grandes cbaleurs. Mais nous
avons atteint le trentième degré de latitude méridionale,
et ces vastes mers de Tbémispbère austral sont
sujettes à de bien mauvais temps, surtout en juillet,
août et septembre. Aussi, après avoir soufflé à TO.,
assez frais durant quelque temps , le 11 il sauta subitement
au S . , où il souffla grand frais avec quelques
gouttes de pluie. I.a mer devint très-grosse , le navire
roulait beaucoup, il fallut mettre à la cape.
Le coup de vent fut de courte durée, mais le veut
UE L’ASTROL/VISE. 73
continua de souffler avec force les jours suivans , et la
mer resta très-grosse. Le 13 il fit beau, le 14 aussi, el
à neuf beures li’enle minutes du soir nous nous trouvions
sur la ])Osilion précise qui a été assignée à Saxembourg
]iar Calloway, celle-là même (jui a été adoptée
dans la dernière carte publiée par le dépôt de la marine.
Aucun indice de terre ne s’offrit encore à nos
regards. On doit en conclure que celte île n’existe j)as
davantage sur cette position que sur celle que lui a
donnée le pilote Long du Colcwibus, et (jue le mieux
sera de la rayer définitivement des cartes, comme ont
déjà fuit les Anglais.
11 serait du reste assez curieux de constater ce qui
a jiu donner lieu aux contes absurdes débités par
Long et Gallovray toucbant l’existence de celle île ;
mais cela ne pourrait se faire (ju’à l’inspection de leurs
tables de Locb.
Le 15 au soir, nous eûmes un nouveau couj) de
vent de S. O., avec une mer énorme. Il varia au S.
dans la nuit, et passa au S. E. le jour suivant, où sa
fureur diminua sensiblement.
Il est bien digne de remarque que dans ces coups
de vent que nous venons (T((prouver, et dans ceux
(jui suivirent, le j)lus souvent, le baromètre n’a subi
aucune variation ; le niveau du mercure a au contraire
conservé des stations Irès-élevées , comme 28'’ 4'; 28'’
5', et même 28>’ 6‘. Il en résulte que ces indications offrent
bien moins d’intérèl que dans notre bémispbère;
j’cn vins enfin an point d’y faire peu d’attention.
Dans un moment de calme le ihermométrograpbe
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