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canal qui sépare cette île de celle qui est le plus au n o r d ,
et a exploré to u te la côte orientale de la d e rn iè re île ju s q
u ’au cap Nord. Cette reconnaissance exigeait d ’autant
plus de fermeté e t de p e rsév é ran ce , que la Nouvelle-
Zélande est p a r une latitu d e sud assez élevée, et que les
coups de v en t y so n t p a r conséquent trè s -fré q u e n s .
M. d ’Urville s’est tro u v é su r cette côte dans des positions
très-épineuses d o n t il a su se tire r avec habileté. Sa navig
a tio n nous p ro c u re ra la connaissance en tiè re des parties
q u ’il a visitées , et qui n ’avaient été vues que superficiellement.
Ses travaux su r la côte du d é tro it qui sépare les
deux îles, en raison des baies e t des canaux q u ’il a découverts
, m é riten t su rto u t de fixer l’atten tio n .
De la Nouvelle-Zélande, l ’expédition est allée aux îles
des Amis. C ’est dans la passe qui co n d u it au mouillage de
l ’île Tonga-Tabou q u ’elle a co u ru les plus gran d s dangers.
Les détails que M. d ’Urville a donnés de la position o ù s ’est
tro u v é son bâ tim en t p e n d an t plusieurs jo u rs , et qui é tait
telle q u ’il pouvait s’a tte n d re à tous momens à le vo ir
p e rd u sans re sso u rc e s, o n t sans do u te inspiré u n g ran d
in té rê t. O n a d û rem a rq u e r que to u t en s’occupant essentiellement
de la conservation de son b â tim e n t, il n ’a pas
p e rd u de vue celle des fru its de sa n avigation p ré c é dente.
Les communications qui o n t eu lieu avec les habitans
des iles des Amis o n t dû fixer aussi l ’atten tio n . Le cara
c tè re de ces hommes est re sté à peu p rè s le même q u ’il
é tait lors des séjours du capitaine Cook et du général
d ’E n tre ca ste au x , malgré quelques p ro g rè s sensibles q u ’ils
paraissent avoir faits dans la civilisation. Ces hommes,
en apparence si sociab les, e t dans le fait si séduisans, n e
so n t jamais plus à c rain d re que lorsque l ’on c ro it p o uvoir
vivre au milieu d ’eux avec l’abandon de la plus en tière
confiance ; c’est alors q u ’ils se liv re n t à des voies de fait
que l ’on est obligé de ré p rim e r p a r des actes de rig u eu r.
Le capitaine Cook et le contre-amiral d ’E n tre ca ste au x ,
après les avoir reg ard é s comme des a m i s o n t été obligés
de sévir co n tre eux ; e t , plus t a r d , p rovoqué p a r des
actes de violence qui p re n a ien t sans doute leu r source
dans la cupidité p lu tô t que dans la méchanceté ou la
c ru a u té , M. d ’Urville a été c o n tra in t à son to u r de p u n ir
l ’audace e t l’astuce de ces insulaires.
Les personnes qui o n t fait p a rtie de l’expédition à la
rech e rch e de La Pé ro u se o n t a p p ris , avec quelque su rprise
, que les vaisseaux de cet in fo rtu n é n av ig a teu r s’éta
ien t arrê tés p e n d an t dix jo u rs à l ’ile d ’Anamouka.
M. d ’Urville nous assure q u ’il tie n t cette p a rticu la rité de
la bouche même de la re in e Tamaha. A la v é rité , cette
re in e s’était expliquée en langue du p a y s , ce qui serait
de n a tu re à faire n a ître quelques doutes su r le véritable
sens de ce q u ’elle a dit ; mais M. d ’Urville ajoute que
sa déposition fut accompagnée d ’ex p lic atio n s, de détails
si positifs, que ce fait lui p a ru t à p eu p rè s dém
o n tré ; p a r conséquent il doit ê tre adopté comme t e l ,
d ’après mi témoignage aussi digne de confiance. Ce q u ’il
y a de c ertain et ce qui do it red o u b le r l ’é to n n em en t,
c ’est q u ’à l ’époque d u séjour du contre-amiral d ’E n tre casteaux
qui était à Tonga-Tabou tren te-c in q ans avant
l ’expédition de l’A stro la b e , et p a r conséquent à une
époque beaucoup plus rap p ro ch é e du passage de La P é rouse
à An am o u k a , on n ’ait rien rema rq u é dans les communications
que l ’on a eues avec les n a tu re ls du pays,
qui ait p u faire n a ître l’idée d ’un fait si im p o rtan t, et d e là
n ature de ceux vers lesquels to u s les esprits et les imagi-
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