femmes vont souvent sur les arlires pour altra|)cr
les opossums, et sont presipie aussi habiles à coujier
l’écorcc el à grimper cpie leurs vigoureux maîtres.
Les garçons, avant d’arriver à l’âge de puberté, sont
très-alertes à chercher leur nourriture; de très-bonne
heure ils s’exercent à comliattre avec leurs casse-tètes,
leurs lances et Icuj's épées dc bois.
» Les armes employées par les différentes tribus
varient considérablement pour la forme et la manière
de s en servir, et il est évident que le choix et l’usage
de ces armes dépendent des matériaux que le ¡(ays
leur fournit. Un naturel de la contrée au-delà des
plaines de Liverpool, qui était ici l’été dernier, nous
dit qu’il avait vu des naturels avec des arcs et des
flèches.
» Il paraît y avoir parmi eux diverses nuances de
constitution; la couleur de leurs cheveux offre de
grandes différences. Quelques-uns, après avoir etc
nettoyés , se sont trouvés avoir les cheveux d’un brun
clair. Les tribus des environs ont plusieurs beaux
enl'ans, dont les pères étaient des blancs ; mais ce
n’est pas d’eux qu’il s’agit. C’est une habitude générale
cbez eux de s’accroupir sur des foyers enfumés,
qui donne à leurs cheveux et à leur peau une couleur
uniforme.
» Comme ils n’apprécient point leurs femmes et
qu’ils n’ont point pour elles les égards qu’ils devraient
avoir, nous ne devons point chercher en elles ces
vertus et ces grâces qui ornent le sexe ct captivent
1 bomme dans les sociétés civilisées. Mais au milieu
de leurs jiéniblcs souffrances, elles poussent la patience
et riiumilitc au degré le plus éminent, car
elles sont en effet assujetties à toutes les misères possibles
, et cependant je n’ai jamais vu d’exemple de
suicide parmi elles.
» Cc n’est que dans les sociétés civilisées que les
femmes, celle portion charmante de la création,
peuvent être contemplées dans leur perfection ou
obtenir la place qui leur est due. Dans l’état de
nature, elles ne sont que la pure propriété et les
esclaves des hommes ; voilà leur pitoyable condition
chez les aborigènes de la Nouvelle-Hollande. Les
femmes font lout l’ouvrage et sont faites pour porter
tous les fardeaux. Les hommes sont extrêmement
indolens ct font porter à leurs femmes jusqu’à leurs
armes. Les pauvres créatures ont généralement de
grands sacs ou de larges poches, suspendues à leurs
épaules, dans lesquelles les hommes logent tout ce
qui leur est nécessaire. Ln outre , elles portent leurs
jeunes enfans suspendus derrière leur dos. Llles paraissent
tellement accablées de leurs fardeaux qu’elles
ont perdu l’habitude de se tenir droites, et contractent
une certaine allure gauche et très-courbée ; tandis
que, créature plus fière, l’homme marche droit et
sans entraves au travers de ses forêts, esclave seulement
de ses passions.
» Les hommes trouvent quelques-unes de leurs
femmes très-jolies ; en effet j ’en ai vu dans le nombre
dont les traits m’ont semblé animés et agréables. Llles
ont de grands yeux d’un très-beau brun ou d’un noir
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