année les divers parages de cet immense bassin, et
c’est à eux qu’il sera probablement donné désormais
de signaler le petit nombre d’iles encore ignorées
des Européens. Aujourd’hui le véritable but des
missions scientifiques doit être plutôt de compléter
la géographie des côtes imparfaitement figurées,
et des archipels peu connus, surtout d’assujettir,
au moyen des chronomètres, la position d’une
foule d’îles et d’écueils dont la position est encore
douteuse, relativement à des points regardés comme
fixés d’une manière positive par un grand nombre
d’observations. Je proposai et entrepris la campagne
de VAstrolabe dans cet esprit qui n’a cessé
de présider à mes opérations durant tout le cours
dn voyage.
Les parties de l’Océan-Pacifique qui me semblaient
réclamer plus impérieusement l’attention
du géographe navigateur, étaient la Nouvelle-
Zélande , les îles Viti, les îles Loyalty, la Nouvelle-
Bretagne et la Nouvelle-Guinée ; et ce fut vers ces
divers points que se dirigèrent tous mes efforts.
La relation du voyage fera voir ce qu’il nous a été
possible d’exécuter, et on appréciera sans doute
les raisons qui nous ont contraint à laisser incomplètes
quelques parties de ce plan.
Pour mettre le lecteur entièrement à même
d’avoir une juste idée de notre campagne, j ’ai
fait précéder mon récit par les instructions que
m’avait données le ministère, et par l’excellent
mémoire explicatif qui avait été tracé pour le
voyage de l ’Astrolabe par les savans chefs du dépôt
de la marine. En cela j ’ai suivi l’exemple des
plus illustres capitaines ; c’est avec une vive satisfaction
que l’on retrouve en tête des voyages des
Cook, des La Pérouse, des d’Entrecasteaux, les
instructions de leurs gouvernemens. Elles sont de
glorieux témoignages des sentimens nobles et désintéressés
qui animaient les souverains au nom desquels
elles furent données, et du courage persévérant
et réfléchi de ceux qui se dévouèrent à les
suivre. En outre, ces mêmes instructions peuvent
par la suite offrir long-temps encore d’utiles ren-
seignemens aux navigateurs que le sort conduira
dans ces parages. Celles de La Pérouse, que rédigea
l’habile Fleurieu, ont toujours été regardées
comme un modèle en ce genre, et celles de l ’A strolabe
prouveront, je l’espère, que l’esprit de
cet hydrographe célèbre revit encore chez un de
ses plus estimables successeurs.
La liste générale des olBciers, marins et soldats