s’éloigne pas beaucoup de la véritable. C ependant on
devra s’a tta ch e r à la re ctifier ou à la confirmer p a r de
nouvelles o b se rv atio n s, mais su rto u t on comparera les
longitudes obtenues p a r les mo n tre s de l’Astrolabe à
celles de la m o n tre de la frégate la Recherche, dans
l’in ten tio n de lier à la lo n g itu d e de Tonga-Tabou la po sition
des te rre s d o n t on aura co nnaissance, après avoir
q u itté cette ile. Il serait inutile de re com mander p a rticulièrement
de ré p é te r, dans ce d e rn ie r lie u , au tan t que
les circonstances et les localités p o u rro n t le p e rm e ttre ,
tous les gen res d ’observation que l ’on a dû faire à P o rt-
.laekson et au p o rt Dalrymple.
Depuis tren te -sep t ans que les bâtimens la Recherche et
l’Espérance o n t visité les habitans des îles des Amis, ces
peuples o n t d û avoir des communications plus ou moins
fréquentes avec des bâtimens anglais et des Etats-Unis. On
p ré sum e , d ’après une re la tio n qui a été publiée il y a
plusieurs a n n é e s , que le mode de gou v e rn em en t et les
moeurs des n a tu re ls des iles des Amis on t éprouvé de
gran d s changemens. Il serait curieux de faire connaître
quelle a été leu r n a tu re , et de rassembler u n assez g ra n d
n om b re de faits p o u r s’assurer si la civilisation y a fait
quelques p r o g r è s , et si le so rt des habitans s ’est amélioré,
soit p a r la cu ltu re des te rre s ou to u te au tre espèce d ’industrie
. La connaissance que M. Dum o n t d ’Urville a acquise
des gran d s p ro g rè s des habitans des îles de la Société en
civilisation, en m orale et en ind u strie , p e u t lui fo u rn ir des
p o ints de comparaison d ’u n g ra n d in té rê t p o u r le public
en gén éra l, et d ’une g ran d e u tilité p o u r ceux qui étu d ien t
spécialement la marche que les peuples sauvages su iv en t,
en p a rta n t de leu r situation p rim itiv e , p o u r se ra p p ro ch
er de l’é ta t parfa it de civilisation.
L ’Ash-olabc q u itte ra Tonga-Tabou le 1" jan v ie r 1827. 11
est fort à d é sirer que M. d ’Urville s’o c cu p e , après avoir
quitté cette île , de visiter l’archipel des îles Fidji qui n ’en
est pas très-éloigné dans le n o rd -o u est. K ru senstern
place l’île de la T o rtu e , la plus sud de ces île s, p a r 19"
48 ’ de latitude su d , e t 179" 4 0 ’ de lo ngitude orientale.
Lors du séjour du contre-amiral d ’Entrecasteaux à Tonga-
Tabou, les insulaires lui p a rlè ren t d ’u n peuple très-entrep
re n an t qui faisait souvent des descentes su r leurs iles
avec tan t de succès, q u ’ils y étaient sin gulièrement re doutés.
Les insulaires des îles des Amis s’é ta ien t cep en d an t
défendus co n tre eux avec avantage. Ils lui m o n trè ren t
des prisonniers faits su r ces peuples , q u ’ils avaient in co rporés
dans leu r n a tion. A en ju g e r p a r ceux que l’on a
v u s , la race d’hommes des lies Fidji est moins belle que
celle des îles des Amis. Leur sta tu re est moins h a u te , les
membres n ’o n t pas d ’aussi belles p ro p o rtio n s , et leurs
traits sont moins r é g u lie rs , mais leu r physionomie et leur
attitu d e avaient quelque chose de plus caractérisé. Les
ustensiles de ménage et les armes conquises p a r les habitans
des iles des Amis, an n onçaient un peuple plus industrieux
quoique d ’un c aractère moins doux que ceux-ci.
Bien long-temps avant le voyage du contre-amiral
d ’Entre ca ste au x , Abel Tasman, voyageur h o llandais,
après avoir dé co u v e rt les îles Tonga-Tabou e t Anamouka,
auxquelles il avait d onné le nom d ’Amsterdam et de Rotterdam
, vit p o u r la p remière fois des îles e t des récifs
appartenant à l’archipel des Fidji. Les îles fu ren t nommées
par lui îles du P rin c e Guillaume ; e t les ré c ifs , basses du
Hcmskirk, nom de son vaisseau. Il se faisait alors par
16” ,30 de latitude s u d , et 179" 4 0 ’ de lo n gitude orientale.