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furent obligés de sc rassembler pour se mettre à leur
poursuite ; ils les trouvèrent réunis an nombre de cent
environ, ct les mirent en déroute en les forçant de
laisser leur butin. Alais en revenant cbez eux, ils furent
harcelés à leur tour par les sauvages ; obligés de
faire feu dessus, ils tuèrent cinq hommes et en blessèrent
lilusieurs. Du nombre de ceux-ci, se trouvait
Pe-3Iul-Waï, leur cbef; il lut fait prisonnier, mais il
réussit de suite à s’échapper avec une chaîne aux
pieds.
Le 27 juillet, un jeune naturel, accusé d’avoir commis
un meurtre, subit la peine du talion, ordinairement
employée en ces sortes d’occasions. Dans le
combat, deux lances percèrent sa main; puis ses
amis se précipitèrent sur ses adversaires, les défirent
et rompirent leurs lances. Benilong fut encore accusé
d’avoir tué une femme indigène, parce qu’elle dit à
ses amis, à l’instant de sa mort, qu’elle rêvait que
Benilong en avait été la cause; mais il protesta que
cette femme lui était parfaitement étrangère, ne
l’ayant jamais vue.
Vers la fin de septembre, une visite que l’on fit au
troupeau sauvage, révéla qu’il en existait au moins
deux, l’un de 67, et l’autre de 170 tètes d’animaux.
A la fin de cette année, trois écoles pour l’éducation
des enfans se trouvaient déjà établies à Sydney.
Comme les vacances commencent à Noël, 102 enfans,
proprement habillés et accompagnés par leurs maîtres
, vinrent présenter leurs hommages au gouverDE
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neur, qui examina les progrès des élèves les plus
âgés, dans l’écriture, etc.
Décembre vit terminer la toiture des nouveaux
magasins , la tour qui devait recevoir la cloche qu’avait
apportée le Reliance, la construction d’un autre
moulin à vent, et les baraques des aides-cbirurgiens.
En janvier 1 798, les prisonniers, arrivés d’Irlande
sur les derniers navires, devinrent si turbulens,
qu’il fallut avoir recours aux traitemens les plus rigoureux
pour les fixer au travail. Outre le naturel
vicieux de leurs penchans, ils se formèrent l’opinion
ridicule qu’il existait, à la distance seulement
de trois ou quatre cents milles au S. O. de l’établissement,
une colonie de peuples blancs où ils pourraient
jouir de toute espèce de bonheur sans travailler, perspective
la plus flatteuse que puissent imaginer des
êtres comme eux, aussi fainéans qu’ignorans.
Par suite de cette idée, ils formèrent le projet de
s’échapper de la colonie, et se proposèrent de l’effectuer
aussitôt qu’ils auraient pu se procurer une quantité
suffisante de provisions.
Le gouverneur, informé de ces desseins , envoya
un magistrat à Tongabbi, où les principaux mécon-
tens étaient employés , pour leur représenter le danger
auquel une pareille entreprise les exposerait. En
outre, il leur annonça que le^gouverneur était disposé
à permettre à quatre d’entre eux d’aller aussi
loin que cela leur ferait plaisir, avec autant de provisions
qu’ils pourraient en porter; que, pour les protéger,
il ordonnerait à trois autres individus, accouI”
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