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.826, Leptüspermmn, etc., et ne devient incommode au
Novembre, yoyageur quc ([uaiid il est embarrassé par le Pteris
esculenla aux tiges rameuses, et la grande Dam-
pieria aux fleurs jaunes. La plupart du temps ce sont
de charmantes pelouses d’une herbe dure et glissante,
ombragées par de beaux arbres dn genre que je viens
de citer, imitant assez bien nos forêts royales aux environs
de Paris.
Guidés par Hambilton, nous parcourûmes ces riantes
solitudes en divers sens , et nous tuâmes plusieurs
oiseaux, tels que des perroquets aux riches couleurs,
des philédons babillards , des coucous silencieux, de
gros marlins-chasseurs aux cris glapissans, etc. Effrayés
de notre apparition, d’agiles kangarous s’enfuyaient
rapidement en sautant lourdement, et, sous
leurs bonds précipités, faisaient retentir le sol d’un
bruit sourd et prolongé.
Malgré nos recherches nous ne découvrîmes que
des traces peu récentes du séjour des naturels, bien
que leurs buttes, au nombre de quarante à cinquante
, fussent encore en place à peu de distance du
rivage, entourées des restes de leurs foyers et des
débris de coquillages qui avaient servi à leur nourriture.
Quelques-unes offraient une charpente de grosses
branches, recouverte de larges morceaux d’é-
corce, et, toute grossière qu’elle était, cette faible
ébauche d’architecture indiquait chez ces peuplades
un germe de combinaison dans leurs idées que je
croyais étranger à tous les Australiens. En outre, le
grand nombre de ces cases démontrait que la tribu
DE i ; a .s t r o j a b e .
qui les occupait habituellement, devait compter une
assez grande quantité d’individus.
Hambilton, qui dans ses caravanes avait eu occasion
de les fréquenter, m’a dit que ces peuples étaient
errans, et que le froid les retenait encore vers l’intérieur.
Sans doute il est possible que la misère, autant
que leur goût naturel, rende ces tribus nomades ;
mais comme rien à l’intérieur ne peut suppléer pour
ces malheureux mortels aux ressources que leur offre
le voisinage de la mer, je suis bien disposé à croire
qu’il faut chercher la véritable raison de leur éloignement
dans la présence des pêcheurs de phoques. D’ailleurs
j’ai appris par la suite que des rixes s’étaient élevées
récemment entre eux et les Anglais, et qu’un de
ceux-ci avait été tué par les naturels. Nul moyen pour
nous de reconnaître de quel côté furent les premiers
torts ; seulement, je sais qu’en général les Européens
qui se livrent à ce genre d’existence sont peu délicats
envers les sauvages, surtout peu réservés envers leurs
femmes ; et l’on doit convenir que le parti de la retraite
qu’ont pris les naturels a été au moins le pins prudent.
Aucune plante alimentaire autre que VJpiampros-
tratuni ne s’est offerte à mes regards ; mais Hambilton
m’a appris que les feuilles du Casuarina (cet arbre si
sec en apparence), mâchées et gardées quelque temps
dans la bouche, procuraient une saveur aigrelette et
rafraîchissante; l’essai que j ’en ai fait sur-le-champ
m’a prouvé la vérité de cette assertion, et m’est devenu
souvent utile par la suite.
Nos matelots trouvèrent sur la plage le crâne et les