et tout arriéré qu’il soit pour son siècle, nous devons
mentionner rapidement les découvertes de l’Espagnol
Maurelle. Parti de l’île Lnçon , il découvre,
en 17 8 î , les Eremüanos, Monjos, Amargara, Latta,
Mayorga ou V a va o , et Vasquez qui n’a plus été
retrouvé, Consolación, Gran-Cocal et Saint-Augustin.
Comme ses longitudes sont très-fautives,
on a souvent éprouvé de l’embarras pour constater
l’identité de ces îles avec d’autres îles aperçues aux
mêmes lieux par les navigateurs postérieurs à lui.
Ce fut dans le même esprit que celles de Cook ,
et sur une échelle plus libérale encore, que le
gouvernement français conçut et prépara l’expédition
aux ordres de notre illustre La Pérouse,
en 1785. Si la fortune lui eût permis de revoir sa
patrie, nul doute que ses travaux géographiques
n’eussent rivalisé avec ceux de Cook, et ne les
eussent surpassés en précision, grâce au perfectionnement
des instrumens et des méthodes. Les
autres sciences aussi pouvaient tout attendre du
zèle infatigable et du mérite éclatant des savans
qui accompagnaient cet infortuné voyageur. Nous
savons du moins qu’en 1786 il découvrit dans
rOcéan-Pacifique l’île Ne ck e r, et l’année suivante
plusieurs des îles des Navigateurs, indépendamment
dé ses belles explorations sur la côte
nord-ouest d’Amérique, sur celles du Japon et dans
la manche de ïartarie.
G. Bligb, expédié en 1787 pour aller prendre
aux îles de la Société des plants d’arbres à pain, des
cannes à sucre ût autres plantes utiles , découvre
au sud de la Nouvelle-Zélande le petit groupe des
îles Bounty, l’île Whytoutaki. Abandonné dans sa
chaloupe, en 1789, parles mutins de son vaisseau,
il parvient à opérer sur un si frêle esquif son retour
à Timor, et découvre sur sa route plusieurs des îles
Viti, un nouveau groupe au nord des Nouvelles-
Hébrides qu’il nomme iles de Banks, et qui avaient
été jadis vues par Quiros; enfin plusieurs îles nouvelles
dans le détroit de Torrès.
Immédiatement après son retour, Edward Edwards,
envoyé en 1790 à la recherche des mutins
du Bounty, découvre dès l’année suivante dans ces
mers les des Ducie, Hood, Carysfort, York, Clarence,
Grenville ou Rotouma, Mitre et Cherry.
Il avait en outre reconnu les îles des Navigateurs,
et celles de Vavao encore peu connues.
Marchand, parti de Marseille pour une spéculation
commerciale, reconnaît en juin 1791 celte
partie des îles Marquises à laquelle il donne le
b