qui devait porter le nom de Cumberland, de 27 tonneaux
, destiné à être gréé et armé en goélette, pour
la poursuite des déserteurs qui avaient coutume d’enlever
les embarcations pour s’enfuir.
On s’assura que la construction de ce navire avait
coûté la somme de 3,954 liv. sterl., dont la majeure
partie fournie par les cotisations publiques.
-Pour réprimer la fureur des spéculations mercantiles
sur les esprits , le gouverneur renvoya trois
navires du Bengale, chargés de 54,000 gallons d’esprits
et de vin, sans leur permettre de les décharger.
La quantité de hillon attendue d’Angleterre étant
arrivée, le gouverneur prit les mesures nécessaires
pour assurer la circulation des diverses monnaies
en leur fixant à chacune une valeur légale, et prohibant
l’exportation aussi bien que l’importation de
toute somme en monnaie de cuivre au-dessus de cinq
liv. slerl.
Au commencement de l’année 1801 , les provisions
salées des magasins publics sè trouvèrent encore tellement
réduites, que le gouverneur, dans la crainte
d’une nouvelle disette, envoya un navire à Taïti, sous
le commandement dn lieutenant Scott, pour y acheter
et y saler des cochons. Il portait des lettres du gouvernenr
à Pomare, roi de cette ile, afin de l’engager à
favoriser M. Scott dans sa mission, et à protéger les
missionnaires. Mais les présens dont il était pourvu
produisirent bien plus d’effet que les lettres sur ce
prince sauvage.
Dans la crainte des événemens, le gouverneur fit
passer l’ordre k Norfolk d’expédier à Sydney toutes
les salaisons dont on pourrait disposer, et prit des en-
gagemens avec un marchand de l’Inde pour en recevoir
une cargaison complète de bétail et de riz.
Au mois de juin , les animaux vivans de l'établissement
montaient à 4,766 cochons, 1,259 chèvres,
6,269 brebis, 362 bêtes à corne, et 211 chevaux.
La population, le 30 du même mois, se composait
de 6,508 personnes, dont 961 à Norfolk. Les terres
cultivées offraient 5,324 acres en blé, et 3,864 en
mais.
Le brick Lady-Nekon, commandé par le lieutenant
Grant, arriva sans accident en décembre 1801. Ce fut
lui qui passa le premier par le détroit de Bass, en atterrissant
par 38° latitude S., 4° plus à l’O. que n’étaient
allés 31 M. Llinders et Bass sur le Norfolk. Il
visita aussi le port Western, où il trouva un excellent
mouillage.
L’expérience de plusieurs années prouva que la colonie
ne pouvait acquérir une certaine prospérité que
par l’envoi de colons instruits, industrieux et respectables.
Ceux qui formèrent d’abord le noyau de
cette partie de la population, au nombre de 87 individus
, avaient été des convicts émancipés, des marins
ou des soldats, classe d’hommes pour la plupart trop
adonnés à l’ivrognerie pour triompher d’une habitude
si funeste à la nouvelle condition qu’ils avaient embrassée.
Heureusement on se vit obligé de les transporter
de nouveau en d’autres lieux, eu égard à leur
incorrigible conduite. A dater de l'année 1802, la