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pousse de si hauts cris à ce sujet? Oh! non, ce sont
seulement les émancipistes pu rs, et p a r excellence,
ou bien ceux qui n’ont été punis ni convaincus d’aucune
offense dans la colonie, et dont les réunions de
sociétésont aussi rigoureusement fermées aux émancipistes
impars que les autres sont exclus des tables des
exclusionistes. Lors d’un des dîners publics donnés par
les émancipistes purs, il y a quelques années, un tumulte
épouvantable s’éleva parce qu’un proscrit avait
réussi à s’y introduire par inadvertance. Assailli d’un
cri universel de ; Chassez-le, chassez-le ! il s’établit
au bout de la table, et commença sa soupe, après s’être
adroitement retranché dans sa position en roulant
le coin de la nappe autour de son bras, et prêt à entraîner
avec lui tout l’attirail des mets en cas qu’on
continuât à le molester. Au repas que ce corps donna
aussi à sir Thomas Brisbane, une espèce de comité fut
établie pour recevoir tons les billets de demande, et
rejeter tous ceux qui avaient été punis ou condamnés
par une cour coloniale, afin que Son Excellence ne fût
pas exposée à la chance fâcheuse de frotter ses épaules
immaculées contre un homme qui eût été flétri par
une double condamnation. Ainsi tandis que les émancipistes
purs n’admettent à dîner avec eux aucun de
ceux condamnés dans la colonie, les émigrans purs ne
veulent admettre aucun de ceux condamnés au dehors
ou au dedans. Bien que la conduite des premiers soit
tant soit peu inconséquente, elle démontre au moins
d’une manière satisfaisante qu’une portion considérable
de cette classe de notre communauté
n’est nullement avilie dans ses principes ; puisque
nous les voyons, par l’effet d’un juste orgueil dù au
sentiment de leur probité depuis l'expiation de leurs
torts, rejeter de leur société tout individu dégradé
par une punition coloniale on un châtiment corporel.
Si les effets flétrissans de la fustigation sont aussi vivement
ressentis, même par une population de condamnés
, ne devrait-on pas prendre tous les moyens
possibles d’en supprimer l’usage ?
» La coutume suivie en Angleterre ne doit point faire
règle ici. Si ce pays continue à être un lieu de réforme
aussi bien que de punition pour les coupables, pourquoi
continuer à regarder ces criminels comme une race
proscrite, même après que leur réforme a eu lieu, que
leur temps a été terminé, ou leur pardon obtenu? C’est
un système aussi injuste qu’impolitique, parce qu’en
élevant un homme dans la société, sous le rapport moral,
et lui inspirant un amour-propre raisonnable, on le
prémunira puissamment contre la tentation de nouveaux
crimes; car où est celui qui, pénétré d’un juste
sentiment d’orgueil personnel, et capable d’apprécier
la réputation qu’il s’est acquise, sera porté à se souiller
d’une action vile? Appeler cette colonie un lieu de réforme
, n est qu’un mot vide de sens aussi long-temps
que les réformés continueront d’ètre considérés comme
une race de réprouvés. Je ne vois aucune raison pour
exclure un homme qui fut jadis convict, de tous les
emplois occupés aujourd’hui par les seuls individus
qui ne le furent jamais, si le temps de sa punition a été
accompli, et si sa conduite a été méritante. Les ben-
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