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2.4.
26.
52 VOYAGE
rayons du soleil qui donne sur le plafond, tandis
(jue les autres thermomètres sont plus à l’abri de cette
influence, près la barre du gouvernail. Les localités
du navire ne permettent pas d’obvier à cet inconvénient,
ainsi qu’à beaucoup d’autres, qui s’opposeront
toujours à ce qu’on puisse rendre les observations de
pbysi(jue aussi rigoureuses (pi’on le désirerait.
Vers quatre beures du soir, me trouvant précisément
vent arrière, j’ai voulu mesurer la vitesse de la
lame par le moyen qu’indique Horsburgh. Llle était
assez longue et d’une profondeur médiocre, ce qui la
rendait peu sensible. J’ai trouvé que l’intervalle de
deux lames consécutives était de cent vingt pieds, et
leur vitesse de six secondes; ce qui, joint à la vitesse
du navire, de six noeuds, donne environ dix-neuf
noeuds pour la vitesse absolue de la houle. Il serait
assez curieux de répéter ces expériences, et on le
ferait sans peine sur ces bâtimens qui n’ont d’autre
but dans leur navigation qu’une traversée d’Lurope
aux colonies, et vice versa.
Jusqu’à ce joui', favorisés par de bons vents de
N. L. et un temps superbe, nous avons promptement
approché des îles du Cap-Vert. De brillantes phy-
sales passent fréquemment le long du bord, mais le
sillage est trop fort, et le remoux trop considérable
pour qu’on puisse en prendre. On distingue aussi de
petites velelles dont l’azur ressort au milieu de l’écume
blanchissante des flots.
Mon intention était d’abord de passer entre les îles
Sant-Antonio et Sanla-Lucia , pour en faire la géo-
DE t/ASTROEABE. 53
graphie. Mais je me rappelai que le capitaine King
pourrait encore se trouver à la Praya; que, si je l’y
rencontrais, il pourrait me donner des renseignemens
précieux pour la navigation des côtes de la Nouvelle-
Guinée. Cette puissante considération me détermina
à passer en vue du port de la Praya, pour reconnaître
s’il ne serait pas encore en ce mouillage, n’étant parti
de Santa-Cruz que deux fois vingt-quatre beures avant
notre arrivée.
En conséquence, à trois heures je mis le cap au S.
S. E. et au S. S. L. S., filant sept ou huit noeuds
sous les basses voiles et les huniers. Le jour suivant
l’horizon fut fortement embrumé, l’atmospbcrc
épaisse, humide et d’une couleur blanchâtre. A buit
heures du matin je gouvernai au sud, pour reconnaître
plus vite l’ile de Sal. Ne pouvant l’apercevoir,
à quatre heures quarante-cinq minutes du soir, je mis
le cap au S. 40° O., pour courir précisément dessus.
Nous cherchions à la découvrir de l’avant, lorsqu’à
cinq heures quarante-cinq minutes, M. Gressien vit
tout-à-coup ses pitons élevés presque par notre travers
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