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par s'éteindre entièrement, après s’être j>ar degrés af-
l'aiblies, grâce aux maladies, aux excès et aux maux
de tout genre qu’ils doivent à la présence des Anglais
parmi eux. Triste et commune destinée des malben-
reuses peuplades auxquelles l’Européen n’a pu apporter
que ses vices, sans leur communiquer une
seule de ses vertus ! Les précieuses relations de Collins
et de Barrington formeront la base du tableau
que je vais tracer, et auquel j ’ajouterai quelques
articles extraits des journaux de la colonie et un petit
nombre d’observations qui nous sont propres.
Collins commence par rendre compte de la manière
dont il arriva peu à peu à la connaissance des moeurs
et des coutumes des natuiels. n Après divers événemens
fâcbeux, dit-il, et un long espace de temps, les
rapports d’amitié qu’on avait si vivement désirés avec
les naturels, furent â peu près établis : comme on les
laissa parfaitement libres, ces insulaires ne tardèrent
pas à venir vivre en assez grand nombre parmi les babitans
de Sydney, sans gêne et sans crainte, à comprendre
leur langage, à s’habituer à leurs manières, à
jouir des avantages de leurs vêtemens et de la variété
de leurs alimens. On vit de ces insulaires mourir
dans les maisons des Européens, et les morts furent
remplacés par d’autres qui n’avaient rien observé
dans le sort de leurs prédécesseurs qui pût les détourner
de rester comme eux en toute sécurité chez
leurs hôtes. En général, on les laissa parfaitement
maîtres de leurs actions, et rarement on porta obstacle
a leurs désirs. Car on sentit bien qu’en leur
permettant de vivre comme ils l’avaient toujours fait,
on parviendrait bien plus vite à la connaissance de
leurs coutumes et de leurs moeurs, qu’en attendant
d’avoir appris leur langage. Aussi toutes les fois qu’ils
s’assemblaient pour danser ou pour combattre devant
les maisons, on ne les dispersait point; au contraire,
ces rassemblemens avaient aussitôt pour sjîectatein’s
les personnes lès plus distinguées de l’établissement.
Cette attention, qui leur paraissait agréable, ne leur
était pas moins utile; car si quelqu’un d’entre eux
était blessé dans le combat, ils avaient coutume de
s’adresser aux chirurgiens anglais en qui ils avaient
une pleine confiance, et ils montraient un grand courage
et beaucoup de fermeté à supporter les opérations
de la sonde et du bistouri.
» Peu à peu les deux peuples commencèrent à se
comprendre mutuellement ; de leurs deux langues se
forma ijn dialecte corrompu et mélangé d’anglais et
d’australien, qui seul par la suite servit à leur usage
habituel. C’est au moyen de ce langage et d’observations
assidues que furent recueillies la plupart des détails
suivans sur les naturels de la Nouvelle-Galles
du Sud. »
GOUVERNEMENT.
Les naturels qui habitaient près de Botany-Bay,
de Port-Jackson et Broken-Bay, étaient distingués
par familles, qui ne reconnaissaient d’autre autorité
que celle du plus ancien. C’est ce que l’on eut oci:
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