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158 VOYAGE
iSj6. suis décidé à l’acheter également à quelques-uns des
capitaines sur rade.
8 décembre, Nous avons reçu le rhum de campagne et la salaison.
Le vent, ayant fraîchi au N. N. O., a porté
l’arrière de la corvette à moins de vingt brasses de
terre ; mais le bâvre est si bon et la tenue si forte,
que nous n’avons rien à craindre.
Le pilote Siddins m’a donné quelques renseigne-
raens sur les îles Fidji, les moeurs et le langage des
insulaires.
La plupart des personnes que nous rencontrons
ici nous parlent avec plaisir des relations qu’elles ont
eues avec les officiers français de la Thétis et de l’Espérance.
Leur séjour à Sydney a été de deux mois et
demi, et les habitans sont très-étonnés de ce que je ne
veux pas m’y arrêter plus de quinze jours.
9- Le café, le sucre et le charbon de terre ont été embarqués,
et le travail des calfats à l’extérieur du navire
terminé.
10. J’ai consacré tout ce jour à travailler à ma correspondance
; la pluie, qui tombe depuis quelque temps,
commence à ranimer les plantes presque entièrement
consumées par une sécheresse absolue qui durait
depuis plusieurs mois, et qui avait été suivie peu
de jours avant notre arrivée d’un embrasement général
de la campagne, causé par les feux des naturels.
11. Comme j ’étais aujourd’hui invité à dîner, ainsi que
M. Gaimard, chez M. Scott, archidiacre de la colonie
à Paramatta, nous avons accepté l’offre de
M. Piper, qui nous a proposé sa voiture. Tramés par
DE L’ASTROLABE.
quatre vigoureux chevaux, nous avons franchi en 1826.
moins d’une heure et demie les quinze milles qui sé- Décembi-«-
parent cette ville de Sydney.
Aussitôt je suis allé rendre ma visite à M. Marsden,
dont j’avais fait la connaissance lors de mon premier
voyage. J’en ai reçu l’accueil le plus obligeant; avec
toute la complaisance possible, il m’a donné d’utiles
renseignemens sur la Nouvelle-Zélande et les îles des
Amis. Il m’a cité les noms de quelques chefs du détroit
de Cook qui ont vécu chez lui, notamment Tip-
pahi, chef d’une île dans le détroit, et Oroura, de la
même tribu, qui parle un peu anglais. J ai su par lui
que décidément il n’existait point de missionnaires aux
îles Fidji.
A six heures M. Marsdern m’a conduit lui-même,
dans son char-à-banc, chez M. Scott, qui habite une
jolie campagne près Paramatta. Après le diner, M. Piper
nous ayant ramenés à Sydney, à onze heures trente
minutes du soir nous étions de retour à bord.
J’ai trouvé Paramatta peu changé, ou beaucoup n. xxxiir
moins en proportion que Sydney. Cette ville compte
maintenant trois mille habitans, suivant M. Marsden.
Il y a aujourd’hui un chapelain à Bathurst.
Ce soir je me suis promené deux heures dans ces jolis
bosquets, qui ont pris le nom de Madame Macquarie,
avec M. de Rossi, chef de la police à Sydney, frère
d’un des officiers supérieurs de notre marine. Il m’a
dit qu’il n’estimait encore qu’à cinquante mille ames
la population anglaise de la Nouvelle-Galles du sud.
Maintenant les convicts qui arrivent d’Europe sont
12.
Pl. X X X .
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