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au feu, mais qui n’est pas aussi usitée à cause de sa
pesanteur.
Ils ont des casse-têtes ou waddis de plusieurs genres
; un d’eux est d’une très-grande dimension ; quelques
uns sont très-larges et très-longs, et assènent
des coups très - pesans, qui souvent suffisent pour
fracturer le crâne, et toujours pour terrasser une
l'emme. Ils ont encore un instrument qu’ils nomment
ta-warrang. Il a trois pieds environ, et est étroit,,
mais il a trois côtés, et sur un d’eux un manche a été
pratiqué en le creusant par le feu ; les autres côtés
sont grossièrement ornés de lignes courbes et ondulées
; ils en font usage dans leurs danses en frappant
dessus avec un casse-tête.
Leurs haches en pierre ont de la réputation parce
que de toutes leurs armes ce furent les plus funestes
aux Anglais au commencement de la colonie. La pierre
qui lient lieu de fer est soudée au manche avec une
gomme fort tenace.
Leurs instrumens sont ordinairement ornés de gravures
dont les dessins varient généralement suivant
les diverses tribus principales, et servent à les distinguer.
On observe la même particularité pour leurs
lignes de pêche, leurs filets, et même pour leurs
danses, leurs chants et leurs dialectes.
Ils portent souvent avec eux du feu à cause de la
difficulté qu’ils éprouvent pour le rallumer. Quand ils
veulent faire du feu, plusieurs se rassemblent en
cercle, et, comme c’est une opération pénible, chacun
agit à son tour pour remplacer celui qui est fatigué.
Ils parviennent à leur but en faisant tourner rapidement
avec les mains une pièce de bois sur un trou pratiqué
dans une planche jusqu’à ce que le feu y prenne.
Ces hommes, d’ailleurs si dépourvus de jugement,
montrent sous quelques rapports une adresse singulière.
On a trouvé certaines figures de leur façon, taillées
sur de larges pierres représentant des individus
de leur race en diverses altitudes, des pirogues, des
poissons et des animaux. Quand on fait attention à la
grossièreté des instrumens qu’ils peuvent employer,
ces figures offrent un travail bien loin d’être méprisable.
Les naturels, dans le principe n’avaient aucune idée
de l’eau bouillante. Un jour l’équipage d’un canot
faisant bouillir du poisson, un sauvage en l’absence
des Anglais y porta la main pour en prendre et se
brûla, ce qui le surprit beaucoup.
SUPERSTITION.
Ces peuples obéissent en esclaves à une foule
de superstitions. La jonglerie du kemmiraï kerredai
lorsqu’il produit l’os pour arracher la dent en est un
exemple frappant, et n’est pas le seul. Après sa blessure
, Kol-bi accompagna le gouverneur Phillip sur
les bords de l’Hawkesbury, et rencontra un kerredai
qui, avec beaucoup de gestes et de grimaces, prétendit
extraire les barbes de deux lances de son côté ; jamais
Kol-bi n’avait eu de lances dans le côté, et d’ailleurs
pour les retirer, au besoin, il aurait fallu avoir recours