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DE L ’ASTROLABE.
ponté, construit à l’île Norfolk, et nommé en consé-
(jnence le Norfolk, que le gouverneur avait fait équiper
pour cet objet. Leur mission était de reconnaître le
détroit qu’on supposait exister par la latitude du 39° S.
entre la Nouvelle-Hollande et la terre appelée jusqu’alors
Van-Diemen Land.
Dans le cours de cette année, d’une part la cupidité
des fermiers pour se procurer divers objets apportés
du dehors, et surtout des esprits ; de l’autre, l’empressement
que mettaient les trafiquans à concentrer ces
objets dans leurs mains pour les revendre en détail à
des prix exorbitans, devinrent funestes aux premiers.
Plusieurs d’entre eux s’obérèrent pour des
sommes considérables, et se virent obligés de vendre
pour ainsi dire à discrétion leurs grains et les produits
de leurs terres aux marchands. Malgré l’attention du
gouvernement à combattre ces dangereux abus,
malgré les mesures tentées par lui à diverses époques
pour les réprimer, ses efforts furent inutiles ; voilà
l’une des principales causes de l’extrême lenteur des
progrès de la colonie.
En octobre on jeta les fondemens d’une église en
pierre à Sydney ; elle devait avoir cent cinquante pieds
de long, et cinquante-deux de large. On se prépara
à en construire une semblable à Parramatta, mais
dans de moindres dimensions.
Benilong, qui eût pu continuer de vivre très-heureux
dans le palais du gouverneur, préférait la dangereuse
société de ses concitoyens, et ne visitait l’établissement
que quand il ressentait trop vivement le besoin
de quelques-unes des ressources de la vie civilisée. 11
reçut plusieurs blessures telles qu’une seule eût sans
doute causé la mort d’un Européen.
A la fin de 1798, le bétail de la colonie se composait
de 44 chevaux, 73 jnmens, 163 taureaux et
boeufs, 258 vaches, 2,867 cochons, 1,459 moutons,
2,443 brebis, 787 boucs, et 1,880 chèvres. Il y avait
en pleine culture 4,659 acres de froment, 1,453 de
maïs, et 57 */, en orge.
Le 2 janvier 1799, on accorda plusieurs certificats
à des convicts qui avaient complété leur temps de déportation
; ceux qui désirèrent rester maîtres de leur
personne, furent rayés des rôles de ration.
Le 12 du même mois, MM. Flinders et Bass revinrent
de leur voyage d’exploration à la terre de Van-
Diémen sur le Norfolk. Ils reconnurent les iles an
nord de Van-Diémen, découvrirent le port Dalrymple
, passèrent à l’ouest pour se rendre à la rivière
Derwent dont ils visitèrent les environs, et revinrent
par l’est aux îles du cap Barren. L’existence du
détroit que 31. Bass avait déjà soupçonné dans son
voyage précédent au port Western, fut ainsi constatée;
aussi le gouverneur Hunter jugea-t-il à propos
de lui donner le nom de cet intrépide navigateur.
Le 1 1 février, les prisons en bois de Sydney furent
consumées par les flammes, et tout porte à croire que
cet incendie fut prémédité. Pour en prévenir les récidives,
on s’occupa sur-le-champ de bâtir un nouvel édifice
en grosses pierres, entouré de murailles très-
épaisses.
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