I.XXVI UAPl’OKT
coiiipiitriotes, tristes debris d ’uii naul'ragc dans quelque île
iiico u u u e, ou p e rd u e au milieu do rOc ean -Pa c ifiq u e on
Grand-Océan.
Divers b ru its do cette n a tu re se su c c éd è ren t presque
d ’armée en année ; mais ils p a ru re n t tro p p eu iondés
p o u r m é rite r de fixer l ’a tten tio n .
E n fin , quelque temps avant le d é p a rt de M. d ’Urville,
un officier an g la is, d ’un c a ra ctè re re sp e c tab le , rép an d it
dans le public les p a rticu la rité s suivantes. Il ten a it, disait-il,
d ’u n capitaine américain que celui-ci, après av o ir dé co u v
e rt u n g ro u p e d ’îles bien peuplées et en to u ré es de récifs,
avait eu des communications avec les h ab itan s, et avait
vu e n tre leurs mains une croix de Saint-Louis e t des médailles
telles que La Pé ro u se en avait su r son expédition.
Ces indices p o u v a ien t faire c roire que les bâtimens de La
P érouse avaient p é ri su r ces îles.
11 ne manquait à des renseignemcns aussi b ien circonstanciés
que de faire co n n aître le n om et la position du
g ro u p e d ’iles, où avaient été découverts ces témoignages
irrécusables de la p résence des bâtimens de I.a Pérouse.
Quoique l’espoir de le re tro u v e r fût p resque é v an o u i, et
que le ré c it du capitaine américain m an q u â t de l ’objet le
plus im p o rta n t, c’est-à-dire de celui qui po u v a it aider à
d irig e r les re c h e rc h e s , o n n e c ru t pas d ev o ir n é g lig e r un
b ru it qui avait ranim é l ’espérance dans tous les e,sprits.
On se décida p a r cette raison à e n tre p re n d re u n e n o u velle
campagne de découvertes qui d ev a it, dans sa ro u te ,
passer au milieu des parages où l’on pouvait supposer que
devait se tro u v e r le g ro u p e d ’îles visitées p a r le capitaine
américain. Assurément il n ’était g u è re possible de se
flatter de le r e tr o u v e r , d ’après des renseignemcns aussi
vagues que ceux qui avaient été donnés su r sa position.
Quelques personnes auraien t même p u c ro ire que les
b ru its rép an d u s su r le témoignage de ce capitaine américain
é ta ien t dénués de fondement. J e n e serais même
pas éloigné de pen se r q u ’elles eussent eu ra is o n , car
depuis on n ’a plus en ten d u p a rle r n i du ré c it du capitaine
am é ric a in , n i de la croix de Sa in t-L o u is, n i des médailles
q u ’il aurait vues e n tre les mains des habitans d u g ro u p e
d ’ilcs d o n t il s ’agit. C’est p a r des renseignemcns bien
plus c irco n stan c iés, obtenus p eu de temps après le d ép a rt
de M. d ’U rv ille , que nous avons enfin p u concevoir
légitimement l’espérance de re tro u v e r des traces de La
Pérouse.
Le ré cit du capitaine américain, quoiqu il laissât tan t à
d é sire r, vin t à l ’appui du désir que l’on avait de favoriser
les p ro g rè s de l’h y d ro g rap h ie et des sciences en g é n é ra l,
et co n trib u a beaucoup à faire e n tre p re n d re u n e camp
agne de découvertes dans l ’O céan-Pacifique. L’on s’y
d é te rm in a avec d ’au tan t plus de chances de succès, q u ’elle
pouvait ê tre confiée à un officier distingué qui avait fait
p récéd em m en t plusieurs campagnes de cette n a tu r e , el
avait acquis to u te s les connaissances que l ’expérience p eu t
d o n n e r , ainsi que celles que l ’on o b tien t p a r l’é tu d e et la
méditation.
Des instru ctio n s fu ren t rédigées de m an iè re que
M. d ’Urville p ù t rem p lir ces deux objets en même tem p s,
c ’est-à-dire q u ’il visitât les parages où l ’on pouvait supp
oser que les bâtimens de La Pé ro u se avaient p é r i , q u ’il
nous fit co n n aître quelques-unes des parties de n o tre
globe qui n ’avaient pas en co re été ex p lo ré es, et où il piùt,
pa r c o n s é q u e n t, c o n trib u e r à l ’accroissement des connaissances
dans toutes les b ranches des sciences n a tu relles.
Ce d e rn ie r b u t a été a tte in t au-delà de nos espé