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la plus obligeante. On pourvut à tous leurs besoins
avec la plus grande libéralité, et toutes les personnes
distinguées de la colonie se hâtèrent de les assister
dans leurs travaux et dans leurs recherches, avec
un zèle, un empressement, qui ne pouvaient manquer
d’inspirer à leurs hôtes la plus vive reconnaissance.
Cette conduite généreuse et la satisfaction que
ceux-ci durent éprouver d’un semblable accueil, après
la navigation triste et pénible qu’ils venaient d’accomplir
, durent influencer d’une manière puissante
leur disposition à voir et à juger la scène qui
les environnait. Il n’est donc pas étonnant qu’ils
se soient plu à nous la représenter dans leurs rapports
et leurs descriptions sous le coup-d’oeil le plus
favorable.
Quoi qu’il en soit, le recensement que cite Pérou,
et qui eut lieu, dit-il, en 1 802, nous représente la
Nouvelle-Galles du Sud comme peuplée de 13,195 individus,
savoir: 370 personnes libres, 3,170 émancipés,
5,772 convicts, 2,063 enfans nés dans la colonie,
840 soldats du régiment de New-South-Wales,
outre 980 personnes sur l’île Norfolk.
Dès le 6 mars 1803, une feuille hebdomadaire
commença à paraître à Sydney, avec l’autorisation du
gouverneur King, sous ie titre de Sydney Gazette
and New-South-Wales Advertiser. Celte feuille,
d’abord très-bornée et qui ne paraissait qu’une fois
par semaine, s’accrut peu à peu au format grand
m-folio, avec six colonnes à la page, et paraissait, en
1826, trois fois par semaine.
La ville d’Hobart-Town fut fondée à la fin de 1803,
et celle de Port-Dalrymple en 1804.
Le gouverneur Gidley King donna sa démission le
13août 1806 ; il eut pour successeur le capitaine Bligh,
déjà célèbre par la révolte de son équipage sur le navire
le Bounty, et la navigation hasardeuse qui en
avait été la suite.
Ce marin farouche se porta sur ce nouveau théâtre
à de nouveaux excès, et ne justifia que trop par sa
conduite la triste extrémité où s’étaient portés Chris-
tiern et ses compagnons. Enfin il réussit si complètement
à s’attirer l’exécration publique, que pour arrêter
le cours de ses fureurs, le lieutenant-colonel
Georges Johnstone, commandant le régiment de New-
Sonth-Wales, de concert avec la plupart des gens
de considération, fut obligé de le faire arrêter. Il fut
traduit devant une cour martiale, et condamné à être
suspendu de ses fonctions, comme indigne de les
remplir; le colonel Johnstone en fut chargé par intérim.
Malgré les torts de Bligh, on sent bien que le
ministère anglais ne put souffrir une pareille infraction
à son autorité; il ne pouvait manquer de se
trouver offensé dans la personne de son représentant,
tout indigne qu’il était de sa confiance. Aussi le colonel
Johnstone et tous ceux qui avaient participé à
la suspension du gouverneur Bligh, encoururent la
disgrâce du gouvernement, et furent punis proportionnellement
à la part qu’ils avaient prise a cet
acte de vigueur.