qu’à la ceinture. Nous eûmes toutes les peines du monde à
nous en retirer. Nous croyons que dans l’ouvrage du capitaine
Freycinet il est fait mention du même inconvénient pour l’île
aux Anglais.
Le ignovembre nous laissâmes Port-Western. Les sept jours
que nous y demeurâmes furent suffisans pour nous procurer
dans tous les genres une assez bonne récolte d’objets rares et
nouveaux, ct pour rectifier la géographie de plusieurs points
qui n’avaient été vus que par les canots de l’expédition Baudin.
[Journal de M , Quoy.)
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M. Quoy trouva enfin une petite trigonie vivante,
coquille qu’il cherchait depuis long-temps à cet état,
et dont il n’avait pu se procurer que des valves séparées
à Port-Western.
Nous cotoyions la côte de la Nouvelle-Hollande de très-
près ; quelquefois nous n’cn étions qu’à un mille ; et lorsque le
calme se joignait à une petite profondeur, nous jetions la drague
qui nous apportait toujours quelques objets curieux pour
l’bistoirc naturelle. C’est ainsi que sous le cap Dromadaire
nous obtînmes une Trigonie vivante, dont nous n’avons trouvé
que des coquilles séparées à Port-Western. Ce mollusque est
remarquable en ce qu’on croyait qu’il n’existait plus dans la
nature vivante, et qu’il n’était que fossile. On en trouve beaucoup
à cet état dans les environs de Paris.
[Journal de M. Quoy.)
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C’est qu’une foule de points leur offrent des ressources
d’une autre nature, etc.
En passant devant la baie .Tervis, le commandant y laissa
tomber l’ancre, et nous y demeurâmes trois jours. C’est un bel
et vaste enfoncement dans la profondeur duquel on trouve un
assez bon mouillage, d’où l’on n’aperçoit plus l’entrée. De sorte
qu’on est environné de toutes parts par la terre. Il est étonnant
que ce port, qui n’est qu’à environ trente lieues de Port-Jackson ,
n’ait pas un établissement. Celui de Cow-Pasture n’est distant
de Jervis que de quinze lieues. La base du sol est un grès blanc
friable. On y voit un petit ruisseau. La végétation y est belle
et vigoureuse. De grandes et belles forêts dégagées de sous-
bois viennent finir sur le bord du rivage, et présentent dans
leur massif naturel la disposition des jardins anglais. Elles recèlent
beaucoup d’oiseaux, principalement la Perruche à tête
bleue, ct celle à face aurore; et des vols de Kakatoès noirs,
espèces que l’on retrouve à Port-Jackson.
Cette baie abonde en poissons qu’on peut prendre à la seine,
mais qu’il est plus simple de se procurer à la ligne, aux environs
des rocbers, parce que les espèces qu’on se procure
ainsi sont meilleures et plus grosses. C’est le pays des Squales.
Nous nous procurâmes celui si singulier de Philipp, et un
autre ayant sept ouvertures branchiales.
A l’endroit du mouillage était une habitation de naturels,
qu’à leur air, leur tournure et leur embonpoint, on voyait
manifestement se ressentir du voisinage des Anglais. L’un
d’eux parlait même cette langue assez bien pour se faire entendre.
La construction mieux entendue de leur cabane, et
une pirogue pour la pêcbe annonçaient un degré de civilisation
plus avancée, et une nourriture plus abondante et plus
certaine, dont leur physique se ressentait d’une manière très-
sensible , surtout lorsque nous les comparions aux babitans du
port du Roi-Georges.
[Journalde M . Quoy.)