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iStJ. qiic Tcxpcdition devra ces admirahles observations
Décembre, (Je zoologic, ct ce pi’ccieux recueil d’innoinlnablcs
dessins qui seids suffiraient pour eu consacrer la
inéinoii’e.
Les campagnes précédentes avaient été médiocrement
l'avorisées sous le rapport des gravures destinées
à accompagner l’iiistorique; l’on sait cependant
tout ce que des dessins agréables, et surtout fidèles
à la vérité, peuvent ajouter d’intérêt à la publication
de ces voyages, parlieulièremcnt aux yeux des gens
du monde. Mon attention sc porta vers le choix d’un
siijcl capable de réaliser mon attente ; long-temps je
restai indécis. Enfin M. de Sainson, alors commis extraordinaire
de la marine à Rochefort, se proposa;
M. Quoy, en qui j’avais toute conliancc, me le recommanda;
M. de Sainson devint ainsi l’un de mes
compagnons de voyage, ct le public pourra juger
(|uc j’ai été admirablement secondé par ce nouveau
collaborateur.
Quant à la marche dn voyage et à la désignation
des beux que nos recherches devaient embrasser,
par une confiance bien honorable pour moi, le ministère
me laissa entièrement maître de tracer le plan de
campagne, de concert avec MM. de Rosily ct de
Rossel, chefs du dépôt de la marine.
Dans le projet tel (jue je l’avais primitivement conçu,
je devais me borner aux côtes de la Louisiade, delà
N ouvellc-Guinée et de la Nouvelle-Bretagne, en opérant
mon retour au travers des Carolines, par les
archipels des Moluques et de la Sonde. MM. de Rosily
et de Rossel adoptèrent toutes mes vues, en se contentant
d’y ajouter la partie N. E. de la Nouvelle-
Zélande, les îles Tonga et Viti, et les îles Loyalty.
•Te m’en félicitai intérieurement, car la crainte seule de
paraître embrasser un plan trop vaste m’avait empêché
d’en proposer aussi la reconnaissance.
Vers celte époque tous les journaux d’Europe re-
leiilirent des nouvelles cpie le contre-amiral Manby lit
circuler au sujet des traces de La Pérouse, décou-
vci'tes tout récemment par un capitaine baleinier
sur des îles entre la Nouvelle-Calédonie ct la Louisiade.
11 s’agissait d’une croix de Saint-Louis el de médailles
recueillies sur ces îles ; à ces indices venaient se
joindre des détails si positifs, que l’affaire n’eût laissé
aucun doute si la déposition cllc-mômc eût été au-
ibenliquc. Autorisé à cet égard par le ministre, je me
transportai chez M. Manby, à Paris, afin d’obtenir de
sa propre bouche des l'enseignemens plus détaillés ;
il se trouvait en ce moment à Chantilly, mais à la lettre
(jue je lui adressai, il ne fit qu’une réponse assez insignifiante
et conçue dans les termes suivans :
Il Monsieur,
B Vendredi je revins à Chantilly et trouvai votre
B lettre du 9 décembre; et j ’ai du regret de ne pouvoir
» visiter Paris d’ici à quelque temps, vu que'j’ai loué
B ici une maison pour l’iiivcr. Quant au motif de votre
» correspondance, j ’eusse été heureux de vous don-
B lier tous les renscignemens en mon pouvoir ; mais
1820.
])cceml)ic.
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