de taxes pour les pauvres, ni de mendians valides, etc.
Naguèi'e les cultivateurs demandaient de la terre, et
l’obtenaient sans l’embarras de l’inquisition actuelle
pour évaluer le prix d’une truie ou d’une paire de culottes.
Naguère on lui donnait vingt vacbes à soigner
en commençant son établissement, et si c’était dans la
bonne saison de l’année, avec celles-là il en gagnait
d’ordinaire vingt autres pour lui. Naguère le cultivateur
recevait six, neuf, douze, et quelquefois dix-buit
mois de rations pour lui-même, sa famille et ses domestiques
, et cela n’était point à titre '¡Sindalgence,
suivant l’expression moderne ; mais bien à titre di encouragement
pour se montrer industrieux, habiter
sur sa propriété, suppléer aux chances fâcheuses, et
compenser, sous quelques rapports, l’absence de ses
amis et de ses pénates d’Angleterre, ainsi que de toutes
les douceurs qui se rattachent au mot de patrie. C’était,
en outre, une récompense pour les frais énormes du
passage vers cette contrée lointaine. Un Anglais ou un
Ecossais songera-t-il jamais à s’expatrier, si ce n’est
pour améliorer sa condition, pour parvenir plus
promptement à la fortune? pour se procurer de bonne
heure une heureuse indépendance pour lui-même et
sa famille? enfin pour se mettre à même d’exercer une
douce et raisonnable hospitalité envers ceux que la
gêne et le besoin obligent à chercher des ressources
bors de leur patrie? Le difficile, au reste, est de savoir
où s’arrêter : ainsi que le goût de la chair humaine
s’est, dit-on, introduit cbez les sauvages par suite du
premier essai qu’ils en firent, de même la première
fois que l’homme commence à manier de l’argent, il
devient de plus en plus exigeant. Le thé, les esprits ,
le sel el le tabac sont des objets de taxe légitime, et en
pareil cas elle fera plus de bien que de mal. Trois de
ces quatre objets peuvent se fabriquer chez nous ; à
l’égard du thé , la livre à deux schellings fera tout autant
de bien dans le pays que si elle n’était qu’à un
schelling. La consommation en diminuera, et l’on
s’habituera à notre café de l’île Norfolk et de Moreton-
Bay. Les impôts généraux sont mauvais, s’ils n’ont
un but d’utilité locale. Je n’approuve que certains
droits favorables au pays, et j’espère que le bruit qui
court d’un projet pour augmenter le fonds colonial
n’est qu’un mensonge. Quoi! le nombre des orphelins
se serait-il tellement accru que la recette actuelle devint
insuffisante? Sans doute on n’exigera pas que les
colons de la Nouvelle-Galles du Sud fournissent a l’entretien
de tous les criminels de l’Angleterre. C’est une
affaire de 200,000 liv. st. par an. La colonie doit se suffire
à elle-même, dira-t-on. La chose est impossible, et
ce mot n’est qu’une plaisanterie. Le gouverneur est
entouré d’hommes trop éclairés pour qu’il puisse songer
un seul instant de sang-froid à un pareil projet. Ce serait
le coup de la mort pour la colonie; ce serait tuer
la poule pour avoir l’oeuf. Une foule d’habitans, j en
suis sûr, vendraient tout ce qu’ils possèdent, feraient
leurs paquets, et s’en retourneraient en Angleterre ;
et le pays retournerait à son état piàmilil, insensiblement,
mais sans aucun doute. Car sans aucune des
ressources de l’Angleterre, el avec tous ses désavan