■2SÍ
lificielle, qui seiublail fleurir duranl quelque temps,
se trouve maintenant dans un état de décadence rapide.
C’est pourquoi si une Chambre de cent membres
allait être maintenant organisée (ce qui ne pourrait
avoir lieu au plus tôt que dans deux ans), nous prions
les cmigi'ans de jeter les yeux autour d’eux, de compter
les émancipistes, et de nous dire s’ils pourraient
en trouver plus de cinq pour cent sur leur chemin à
la Chambre? Après avoir mentionné M. R., M. T.,
M. C., M. L., et M. H., qui pourrait ensuite se
sentir disposé à consumer son temps, s’exposer aux
hasards d’une élection, et laisser de côté tous les bons
tnarchés , pour l’amour d’un siège dans le sénat australien?
Mais en supposant même que dix émancipisles
pussent y arriver, que feraient dix individus
contre quatre-vingt-dix? Combien sont absurdes alors
les craintes et les jalousies des émigrans, en supposant
que cinq ou dix individus pussent lutter contre
soixante-dix magistrats, et soixante-dix autres émigrans
parfaitement égaux à ces derniers en opulence,
en éducation et en talens ? Ainsi, si les émigrans sentaient
bien toute leur propre force, dans cette circonstance,
ils seraient les premiers à convoquer une
assemblée du comté, pour demander au Roi et aux
deux Chambres une législation populaire. En vérité
ce n’est que depuis très-peu de temps que nous nous
sommes nous-mêmes bien assurés de leur supériorité
à cet égard sur les émancipisles, quand nous voulûmes
examiner quel serait le nombre de ces derniers,
que leur fortune et leurs moyens intellectuels appelleraient
naturellement à briguer un siège. Alors les
émigrans nous parurent épais sur la liste. Pour être
sincère avec nos lecteurs , depuis que nous avons découvert
celte grande disproportion de nombre, nous
avons cessé d’être si ardens dans nos voeux pour la
formation d’une Chambre. Les émancipistes forment
au moins les deux tiers de la population actuelle.
Mais ils n’offriraient pas une vingtaine de gentletnen,
c’est-à-dire de personnes capables d’être membres
de la Chambre. Avec l’aide des gouverneurs, le peuple
a pu jusqu’ici s’opposer assez bien aux prétentions
des émigrans ; mais la perspective d’une assemblée
représentative, composée de (juatre-vingt-dix contre
dix, nous a , je l’avoue, causé quelque inquiétude.
Cependant si les émancipistes sont assez heureux
pour se ménager l’appui d’une vingtaine d’émigrans
libéraux, au point d’empêcher le peuple de tomber
sous des lois insidieuses et jalouses, c’en sera assez
pour maintenir la liberté publique et l’égalité des
droits. Sous tous les autres rapports, les besoins
croissans du pays demandent des lois d’une nature
toute différente que celles qui défigurent aujourd’hui
le livre des statuts. Livre, avons-nous dit! Il n’y a
rien de pareil dans le royaume, nos lois coloniales ne
sont ni lex terroe, ni lex scripta. »
Plus loin on voit le même publiciste, cherchant à
réunir les deux partis contre lahaule aristocratie, leur
adresser ainsi la parole ( m " 23, 20 october 1826):