ï82Ü.
Septembre.
27.
2 octobre.
8i VOYAGE
prolonge. La journée du 23 est même agréable, et
semble annoncer le retour d’une saison [)lus tempérée
( le j)i inlemps des régions australes couimençait ce
jour même).
Des le jour qui suit, le vent d’O. N. O. revient
lourd et pesant, accompagné de pluie et de grêle.
Le 26 nous prenons un albatros qui pesait quatorze
livres et avait neuf pieds deux pouces d’envergure. A
mon dîner je mange du fuligineux, dont je trouve la
cbair bonne, et bien préférable à celle du damier que
je trouvais déj'a passable.
Ce jour et le lendemain, coiq> de vent furieux d’O.
et O. S. O.; temps couvert, grains et pesantes raffales.
Le 28 à trois beures du soir, la tempête est au
plus baut degré de force, la mer monstrueuse, et les
lames, devenues de nouveau de vraies montagnes,
secouent cruellement notre pauvre navire. Aussi fait-
il en ces momens sept pouces d’eau en six beures ;
Teau pénètre par l’arrière dans ma cbambre, en sorte
que tous mes livres, mes cartes, mon linge, etc., sont
trempés et dans un état funeste à leur conservation.
Le vent, quoique violent encore, devient plus maniable
; il se modère le 29 au soir, et le 2 octobre nous
pouvons rétablir les buniers depuis si long-temps serrés.
Nous voyons aussi un pétrel géant [quebra?ita-
huessos), le premier de toute la campagne.
Lnün nous respirons, et, malgré la grande boule
qui persiste, l’Astrolabe poursuit une route plus tranquille.
Nous filions vent arrière avec une jolie brise d’O.
DE L’ASTROLABE. 85
et une mer assez belle, le cap à l’E. ‘f, S. L., ct je
faisais veiller avec attention Tapprocbe de la terre. A
une beure après midi le jeune Cannac aperçoit la côte
du baut des barres de perroquet dans le N. L., à
quinze lieues de distance environ. Celte terre appartenait
aux caps Leuwin et Hamelin, et se montrait
alors sous la forme de mondrains élevés et blancbâ-
tres. A deux beures trente minutes 011 la vit de dessus
le pont, et la sonde donna alors quatre-vingts
brasses , corail rougeâtre et gros sable blanc.
Nous approchâmes pour mieux la reconnaître; à
six heures du soir une grosse pointe, qui doit être celle
de d’Entrecasteaux, nous restait au N. 77“ E ., à petite
distance. Pour la nuit je gouvernai au S. E. S.,
pour passer au large des écueils signalés près de ce
cap.
Toutes les terres que nous eûmes en vue ce jour
sont assez élevées et escarpées du côté de la mer; mais
en général d’un aspect aride et la plupart dépotiillées
de grande végétation. Depuis que nous sommes près
de la côte, la température a subitement augmenté de 4
ou 5“, et l’effet en est particulièrement sensible dans
les chambres.
A quatre heures du matin, nous trouvons soixante-
cinq brasses, sable blanc et corail. Au point du jour je
remets le cap à l’E. N. E ., et prolonge la côte à six ou
huit milles de distance. Nous avons passé à un mille
de la pointe Hilliers de Flinders, et gouverné ensuite
sur le cap Howe. Prés de la pointe Hilliers, les terres
sont hautes, avec des plages sablonneuses h droite, et
i SaG.
Oc lolire.
lu . -