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reconnut que ce mot n’était autre chose (jue le litre
distinctif de la tribu chargée d’exécuter les cérémonies
de rojtération ci-dessus. Benilong en d’autres
temps raconta que sa propre dent avait été bourbilU
pemoul, cachée en terre, et que d’autres avaient été
jetées à la mer.
Les naturels, questionnés sur la perte de cette dent,
ont toujours eu coutume d’employer les mots you-lang
irah-badiang; mais pour exprimer celle de toute autre
dent, l’expression boul-bagga était usitée. Le terme
you-lang liah-hadiang doit donc s’appbàjuer seulement
à cette occasion. Il paraît se composer du nom
donné au lieu où se passe la scène principale, el du
privilège le plus matériel qui dérive de la cérémonie
entière, celui de jeter la lance ; c’est ce que semblent
désigner les mots irah-badiang, irah étant un temps
du verbe lancer, irah, lance; iraelli, lancer.
Dès que les jeunes gens ont ainsi acquis les privilèges
delà virilité, ils poursuivent l’exercice de leurs
droits aussitôt que leurs facultés le leur permettent.
L’affaire de la nourriture ne paraît réellement que secondaire
chez cette race d’hommes ; l’usage de la lance
et du bouclier, se dresser à manier les divers casse-têtes
employés chez eux, l’agilitéà attaquer ou se défendre, el
la constance à endurer les douleurs, semblent occuper
le premier rang dans les intérêts de leur existence.
Les femmes sont aussi accoutumées à porter sur leurs
tetes les traces de la supériorité des bommes, el ceux-
ci les en décorent presque aussitôt (jue leur bi as a
acquis assez de force pour le faire. On a vu (juebjuesunes
de ces misérables créatures porter sur leurs
têtes tondues tant de cicatrices taillées en tous sens,
qu’il était impossible de les compter ni de les distinguer.
Quoiqu’elles ne soient que les esclaves des hommes,
on a observé, en recherchant les motifs de leurs
débats, qu’elles en étaient généralement la cause
principale, bien que quelquefois ce fût d’une manière
très-éloignée. Llles prenaient part à tous les
combats des hommes; et, dans une de ces querelles
qui fut précédée de quelques cérémonies, ce fut une
femme qui débuta. Comme ils avaient choisi pour
théâtre un terrain dégagé près de la ville, il s’y rendit
beaucoup de curieux. Les parties en contestation se
composaient pour la plupart des naturels bien connus
à Sydney et de quelques-uns de la tribu au sud de
Botany-Bay, dans laquelle était Gom-Back. Les
assistans arrivèrent sur le terrain une heure avant
le soleil couchant, et trouvèrent les naturels assis les
uns devant les autres dans une espèce de vallée
entre deux collines. Comme prélude de l’affaire, les
naturels de Sydney, après avoir attendu quelque
temps, se levèrent, et chacun d’eux s’étant ensuite
baissé puisa de l’eau dans le creux de sa main el en
but. Une femme âgée, donl les épaules étaient couvertes
d’un manteau en peaux d’opossum très-jno-
prement cousues ensemble, et armée d’un casse-lète,
s avança du ccîté opposé, el, proférant une foule d’injures,
courut à Kol-ln qui était à sa droite, cl lui
donna nn coup violent snr la tête, qu’il lui tendit