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1826.
Octobre.
donné k M. Gaimard un grand nombre de mois de son
langage. Deux autres individus, Tun mâle, Tautre femelle,
âgés de dix-buit à vingt ans, proviennent du
continent vis-à-vis Tîle des Kangarous. Ceux-ci, passablement
proportionnés, ont un teint plus foncé,
des traits réguliers, d’assez beaux yeux, et des cbe-
veux noirs trcs-nnis ; ils sont loin d’ètre repoussans
comme la plupart des indigènes de l’Australie, et semblent
appartenir à une race moins dégradée. Enfin
une petite fille de huit ou neuf ans, provenant du continent
vis-à-vis Tile Middle, semblait tenir le milieu,
pour les traits et la constitution, entre ceux de Tile
aux Kangarous et ceux du port du Roi-Georges. Tous
ces individus vivent depuis plusieurs années avec les
Anglais, excepté la petite fille qu’ils n’ont que depuis
sept mois.
Je ne me lassais point d’admirer la bizarre réunion
de ces misérables mortels, si différens d’origine et
d’éducation, que le hasard s’était néanmoins plu à
rassembler pour les soumettre à une existence aussi
chétive , aussi précaire !... Leurs deux barques composaient
toute leur fortune, c’était sur elles que reposait
toute leur puissance ; la perte de ces chétifs canots
eût rendu la condition de ces malheureux cent fois pire
que celle des sauvages mêmes de ces contrées.
M. Guilbert a profité d’un temps plus beau que
de coutume, pour travailler avec ardeur au plan du
bâvre aux Huîtres. Un des Anglais a été retenu à
bord, avec ses chiens, pour accompagner demain nos
chasseurs à la chasse aux kangarous ; attendu que les
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DE L’ASTROLABE.
naturalistes paraissaient attacher un vif intérêt à pos1826.
séder au moins un de ces animaux.
M. Lottin, parti dès le point du jour dans layóle 20 octobre,
avec M. Faraguet, a reconnu Break-Sea, Michael-
Mas et la côte voisine, en sondant avec soin tout cet
espace, et n’est rentré qu’à huit heures du soir.
MM. Gressien, Guilbert, Gaimard et Sainson,
débarqués aussi dès le point du jour, avec l’Anglais et
ses chiens, pour chasser le kangarou, ont poussé
leur course jusqu’à la rivière des Anglais. Ils sont
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rentrés à cinq beures, très-fatigués, sans avoir tué ni
forcé aucun de ces animaux , bien qu’ils en aient fait
lever cinq. Nos cbasseurs croyaient avoir remonté
la rivière au-de!à du point où nous étions arrêtés dimanche
dernier, et n’avaient presque pas vu d’oiseaux
sur leur route.
Après mon déjeuner, accompagné de Lauvergne et
de Simonet, j ’ai moi-même mis pied à terre en tête de
la grande plage ; après avoir indiqué aux charpentiers
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