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1826.
Décembre.
156 VOYAGE
trois bâtimens de guerre qui ont absorbé tous ses
moyens. Point de cali'ats, point de pontons, ni de magasins
disponibles. En outre, M. Nicbolson, masler-
atlendant, se trouvait absent, etsonsecond, M. Norry,
store-keeper, n’osait rien prendre sur lui.
D’après ce que j ’ai observé à bord d’un bâtiment de
quatre cents tonneaux de plus grande dimension que
l’Astrolabe et dont les ancres étaient de la même
f orce que les nôtres, je me suis assuré que des cbaînes
de douze lignes sont précisément celles qui nous conviennent.
31. Wemyss, commissaire-général, m’en a
montré trois de ce diamètre dans les magasins du gouvernement;
mais il lui faut le consentement du gouverneur
pour me les céder, ct je lui ai écrit à cet effet.
Le capitaine Slirling, cbez qui j’ai dîné, m’a appris
qu’il devait partir dans deux mois pour la nouvelle colonie
de 3Ielville, et qu’il était question de la transférer
sur la presqu’île de Cobourg dont le sol semblait
plus favorable à un pareil établissement.
La cbaloupe est allée faire de l’eau à Vaucluse près
de l’babilation de 31. Piper, où elle a pu remplir
promptement quatre tonneaux d’eau d’une assez
bonne qualité, quoiqu’un peu trouble. Nous avons
embarqué six milles kilogrammes de biscuit pris dans
les magasins de l’Etat. C’est dn biscuit d’Angleterre,
déjà couvert de petits cbarançons du genre Calandra;
mais tel qu’il est, je le préfère encore à celui que nous
primes dans le dernier voyage , et qui avait été confectionné
dans la colonie. Ln moins de deux mois il se
trouva gâté, soit que les boulangers de Sydney ne
DE L’ASTROLABE. 167
connussent pas encore le moyen de faire de bon biscuit
de campagne, on, ce qui est plus probable,
qu’ils n’eussent pas eu de sci-upule de nous lonrnir du
biscuit de mauvaise qualité, sôrs de n avoir pas a
craindre de réclamations de notre part.
Les calfals , en travaillant à l’extérieur du navire,
ont reconnu qu’un des bordages a tribord était entièrement
pourri, ce (jui donnait de l’eau dans la soute
aux l)iscuils ; sur-le-cbamp on s’est occupé de le délivrer
et de le remplacer.
Tous les babitans de la colonie sont très-intrignés
des relâches que j’ai laites sur divers points de la Nouvelle
Hollande. Quelques-uns pensent que j’ai la mission
de chercher un lieu propre à établir une colonie
dans le genre de Port-Jackson; un journal s est
avancé jusqu’à annoncer que l’Astrolabe avait planté
le pavillon français dans les ports du Roi-Georges et
de YY^estern.
Nous avons embarqué les légumes, le tabac et le
sel. La réponse équivoque du gouverneur à la demande
que je lui ai faite, pour le prier de me céder
deux chaînes-câbles, me laisse à peine entrevoir la possibilité
d’en obtenir une seule. Dans la crainte de
perdre en délais un temps précieux , et pénétré de la
nécessité de me procurer ces objets indispensables,
je conclus avec le capitaine du navire Regalia 1 acquisition
d’une chaîne de neuf lignes d’échantillon,
moyennant cent soixante livres sterling. Elle conviendra
parfaitement pour notre ancre moyenne, et,
si le gouverneur ne vent pas m’accorder l’antre, je
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