! k
■'i f:
r 'i
1826.
Décembre.
160 VOYAGE
distribués aux propriétaires libres sous certaines conditions
, et ce n’est qu’au bout d’un temps fixé qu’ils
peuvent être admis à travailler pour leur propre
compte.
Je reçois enfin une lettre de 31. 31ac-Leay, secrétaire
du gouvernement, qui m’annonce que la cbaîne
est accordée. Aussitôt je donne l’ordre d’aller la
prendre, et en même temps cinquante brasses de petite
cbaîne pour la cbaloupe. La grosse cbaîne a un
pouce d’écbantillon et cent buit brasses de longueur ;
elle conviendra parfaitement à nos grosses ancres.
3Iimi de ces objets précieux, désormais je vais entreprendre,
avec plus de confiance, les reconnaissances
qui me sont imposées. Cependant je ne me dissimule
pas que deux chaînes sont encore peu de cbose ; il en
faudrait au moins cinq ou six de diverses dimensions;
c’est ce que m’écrivait avant mon départ l’habile
capitaine King, qui connaissait parfaitement les dangers
de nos explorations. Du reste, nous ferons ce
que nous pourrons avec ces faibles moyens, et par
notre vigilance nous tâcherons de suppléer à ce qui
nous manque.
Après avoir dîné chez le gouverneur, je me suis
entretenu quelque temps avec le capitaine Barlow,
qui arrive de l’île 3Ielville où il a commandé près
de deux ans. Le pays en est aride, l’eau et le bois
y sont très-rares ; les productions sont les mêmes qu’à
Sydney. Il n’y a point de palmiers. Les alligators y
sont fréquens, et atteignent quinze à dix-huit pieds de
longueur. On jouit en général, dans l’île, d’un trèsi)
E i.’ASTRüLABE. lül
beau temps, surtout en mai, juin, juillet et août. La
colonie ne comptait que cinquante soldats et une trentaine
de convicts. Le capitaine pensait que les convicts
resteraient encore toute cette année, et doutait même
qu’ils dussent être transférés comme on me l’avait assuré,
et comme je l’avais lu dans les journaux.
3Ie trouvant à dîner chez 31. 3Iac-Leay avec
31. 3Iarsden, j ’ai insensiblement ramené celui-ci sur
le sujet des Nouveaux-Zélandais. Il m’a raconté plusieurs
circonstances de ses voyages parmi ces peuples
extraordinaires; la parfaite concordance de ses récits
avec les relations qui en ont été imprimées, m’a
fait le plus grand plaisir, parce qu’elle m’a confirmé
l’entière confiance qu’on devait leur accorder.
Ce matin 31. 3îarsden est venu déjeuner avec moi,
accompagné d’un autre ecclésiastique nommé 31. Wii-
kinson. Le premier m’a remis des lettres pour les
missionnaires de Tonga-Tabou; le second m’a procuré
deux crânes et quelques ossemens de deux indigènes
de Sydney, l’un adulte, et l’autre enfant.
Au point du jour on a reconnu que deux de nos
matelots nommés Jean (Jacques) et Lisnard (Antoine)
s’étaient enfuis dans la nuit avec le bot, en le laissant
ensuite aller en dérive; heureusement on l’a retrouvé
au milieu du chenal devant la pointe de Beni-
long. Quant aux matelots, ce sont d’assez mauvais sujets
, et je tiendrais peu à les ravoir pour eux-mèmes ;
cependant, pour saisir l’occasion de donner un exemple
aux autres, et ôter à leiu's compagnons 1 envie de
les imiter par la suite, j’ai sur-le-champ demandé par
i.laf).
DÉoembrc.
i i' li
' t ; ; : •
' ic i ! ; ;
..V • .‘ :'A-ir