M. d ’Urv ille , conformément à ses in stru c tio n s, avait
u n très-vif désir de passer e n tre la Nouvelle-Guinée e t la
Nouvelle-Hollande, p o u r re v en ir dans les Moluques ; mais,
d ép o u rv u d ’ancres e t de c âb le s, la p ru d en c e n e lui p e rm
e tta it pas de s ’en g ag e r dans u n passage aussi difficile,
d o n t l’en tré e est fermée p a r u n e chaîne de brisans de
l ’espèce de ceux p rè s desquels il avait co u ru de si gran d s
dan g ers à Ton g a-T ab o u , e t qui n e laissent que de loin en
loin quelques o u v e rtu re s étroites dans lesquelles il soit
possible d ’e n tre r. P o u r re n d re sa ro u te utile à l ’h y d ro grap
h ie , il eû t fallu c h e rc h e r quelques nouvelles passes
rap p rochées de la Nouv e lle -Gu in ée , avec la c e rtitu d e de
se tro u v e r ensuite dans u n p a rag e parsemé de récifs de
même n a tu r e , de bancs de sable et de ro ch ers sous l ’eau
p e u t- ê tr e plus dangereux en co re que les ré c ifs, p a rce
q u ’il est impossible de les vo ir. M. d ’Urville fu t obligé
de d irig e r ses vues d ’u n au tre c ô té , e t de re n d re sa navigation
utile en visitant d ’autres p o rtio n s de côtes mal
connues.
Il q u itta les te rre s de la Louisiade, rem o n ta au n o rd , et
fit la reconnaissance complète des îles Laughlan ; de là il
se re n d it au b âv re C a rte re t de la Nouv e lle -Irlan d e , oû il
fit u n e co u rte relâche. Ensuite la côte méridionale de la
N o u v e lle-Bretagne, qui n ’avait été vue que de très-loin
p a r le capitaine D am p ie r, fu t re co n n u e de plus p r è s , et
l ’on vérifia que le passage que l ’on soupçonnait p o u v o ir se
tro u v e r à l ’anse qui avait re çu le nom de p o r t Montague,
n ’existe ré ellem en t pas.
On d é co u v rit, à l ’o u v e rtu re de la vaste baie d o n t il est
q u e s tio n , un g ro u p e d ’iles remarquables auxquelles on
d onna le nom d ’iles d u duc d ’Angoulême.
C ’est après avoir dépassé l’extrémité occidentale de la
Nouvelle-Dretagnc et le d é tro it auquel Dampier a donné
son nom, que M. d ’Urville re n d it u n émin en t service à
l ’h y d ro g ra p h ie , en e n tre p re n a n t la reconnaissance de
cette longue suite de côtes com p ren an t l ’espace qui est
en tre le d é tro it de Dampier et la baie du G e elwink, et qui
b o rn e la Nouvelle-Guinée du côté du n o rd . L ’expédition
fut favorisée p a r u n tr è s -b e a u tem p s; ainsi on p u t en
lev e r une carte exacte su r laquelle toutes les îles qui
l’avoisinent se tro u v e io n t placées avec p récision. P lu sieurs
de ces îles avaient été vues p ré céd em m en t ; mais
nous n ’en avions que des no tio n s imparfaites. Un g ran d
n om b re d ’a u tre s , très-rapprochées de la c ô te , o n t été découvertes
p en d an t cette nouvelle reconnaissance. Ensuite
on fit une relâche au p o r t de Do rey, et l’on v in t à Amboine
p re n d re le repos d o n t les équipages avaient besoin
après une si longue nav ig a tio n . L ’A slrolabe y mouilla le
24 septembre 1827 à minuit.
L ’expédition q u itta Amboine le 12 o c to b re suivant.
L ’in ten tio n d u commandant était de r e n tr e r dans la Mer
Pacifique ou G ra n d -O c é a n , et d ’y trav a iller à en rich ir
l ’hy d ro g rap h ie p a r de nouvelles découvertes. Il se dirigea
en conséquence su r l ’extrémité méridionale de la te rre de
V an -D iém en , et vin t mouiller dans le canal de d ’E n tre casteaux.
Les côtes de ce beau canal q u i , en 1792 et 1 7 9 3 , époque
oû d ’Entrecasteaux en fit la d é c o u v e rte , é ta ien t d é sertes
et sauvages, mais p ré sen ta ie n t c ep en d an t l’aspect
d ’une végétatio n vigoureuse , o ffriren t à M. d ’Urville des
p lantations, des h abitations agréables, qui in d iquaient que
des hommes civilisés é ta ien t venus s’y é tablir. Une cité
naissante, qui commençait à p re n d re de l’accroissement,
ven ait d ’ê tre fondée dans un g ra n d b ra s de mer auquel
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