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Durant l’hiver de eette année, les vols, les meurtres
et les crimes de toute espèce devinrent plus fréquens
qu’ils n’avaient jamais été ; les magistrats eurent
recours à des moyens plus fermes que jamais pour en
arrêter le cours ; le dérèglement des femmes fixa aussi
leur attention.
Au mois de juin la colonie offrait 4,393 acres de
terrain semées en blé, et 1,440 en maïs. Certains
particuliers possédaient jusqu’à 200 et 290 acres de
terre en culture.
En vertu des ordres du gouverneur, le 8 juillet,
le lieutenant Flinders repartit sur le Norfolk pour
explorer avec soin toute l’étendue de côte comprise
depuis Port-Jackson jusqu’à la baie Harvey, située
par 24° 36’ S. Il s’acquitta avec beaucoup de distinction
de cette tâche délicate, et rentra le 20 août à
Sydney, après avoir fait d’importantes découvertes.
Il avait eu pour compagnon dans cette excursion un
jeune naturel nommé Boungari, très-intelligent, et qui
lui fut fort utile dans ses communications avec les sauvages
de la côte.
Plusieurs convicts s’étant échappés à diverses reprises
sur les navires qui quittaient Port-Jackson, on
fut obligé de visiter avec soin ceux qui mettaient à la
voile, et de décréter des punitions sévères contre les
officiers ou les marins qui favoriseraient de semblables
évasions.
Les terres en culture, à la fin de l’année, montaient
à 5,465 acres de blé, 2,302 de maïs, 82 d’orge, et 8
seulement d’avoine.
Le bétail comptait 39 chevaux, 72, jnmens,
188 taureaux et boeufs, 512 vaches, 3,189 cochons,
4,781 moutons, et 2,588 chèvres.
Au mois d’août 1800, on apprit à Sydney la mort
de Wilson. Depuis qu’il se trouvait dans ce pays , il
avait passé la plus grande partie de sa vie dans les bois
avec les sauvages. On le soupçonnait fort de leur
indiquer les moyens de molester les fermiers avec le
plus de succès et le moins de danger possible. Cependant
sur la proclamation du gouverneur, il se rendit,
et promit de se corriger. Comme il ne pouvait être
convaincu que d’un penchant prononcé pour l’oisiveté,
on lui pardonna, et on le pourvut même d’un mousquet
et de munitions, pour accompagner ceux qui
faisaient des excursions dans les bois. Le reste du
temps il allait à la chasse des kangarous et des oiseaux.
Le premier ménure qu’on vit dans le pays fut
tué par lui. C’était sa coutume de vivre de la chair des
oiseaux qu’il abattait, puis il en apportait les peaux
à rétablissement.
Il avait acquis sur les naturels des bois une telle
influence, qu’il leur avait persuadé qu’il avait été lui-
même un homme de couleur de leur race ; il poussait
le mensonge au point de désigner une vieille
femme de leur tribu comme sa mère. Cette pauvre
vieille fut assez simple et assez crédule pour reconnaître
son fils dans ce vaurien. Les naturels qui habitent
les bois ne sont certainement pas aussi rusés
que ceux qui habitent le rivage ; ce qui dépend essentiellement
de leur manière de vivre, l’état social in-
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