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144 VOYAGE
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Novembre.
26.
cl’extraordinaii e , puisque je l’estime à quatre ou cinq
cents toises au plus.
A cinq heures quarante-cinq minutes du soir, nous
étions parvenus entre la pointe dn Dromadaire et
l’île Montague que je comptais doubler en peu de
temps, quand le calme vint me surprendre à moins
de deux milles de terre. La nuit arriva, et, craignant
d’ètre contrarié par le courant, je me préparais
déjà à mouiller en pleine côte par dix-neuf brasses,
sable lin, quand une petite fraîcheur d’O. N. O. me
jiermit de gouverner lentement vers le large ; nous
doublâmes file Montague, et à dix heures nous en
étions à trois milles environ au S.
La drague fut jetée et retirée plusieurs fois ; parmi
divers objets curieux, 31. Quoy trouva enfin une petite
trigonie vivante, coquille qu’il cherchait depuis
long-temps à cet état, et dont il n’avait pu se procurer
que des valves séparées à Port-Western.
A lannitnous avons aperçu distinctementlalumière
des feux dont la fumée seule était visible durant le
jour. Un d’eux, établi à peu de distance de la cime du
Dromadaire, semblait un fanal allumé tout exprès
pour nous guider dans notre navigation.
A trois heures du matin, 31. Gressien, qui commandait
le quart, ayant cru distinguer la terre, et entendre
le bruit des brisans sur l’avant, je fis venir de
deux quarts sur tribord ; mais ce ne pouvait être
qu’une illusion , car la côte en ce moment devait se
trouver à deux ou trois lieues de distance au moins.
Au jour, une brume très-intense nous cacha entière-
DE L’ASTROLABE.
ment les terres ; ce ne fut qu’après avoir long-temps
couru au N. N. O., et même an N. O., que nous pûmes
les revoir vers midi, aux environs du cap Saint-
Georges.
Je me disposais à en reprendre l’exploration, quand
le vent sauta subitement du O. N. O. au S. S. L. et
au S. L. ; à une heure trente minutes il était déjà
à TE. La corvette se trouvait alors précisément vis-
à-vis l’entrée de la baie Jervis, à moins d’une lieue
de distance. Plutôt que de m’exposer à lutter péniblement
contre des vents peu favorables, convaincu
d’ailleurs que, dans une campagne du genre de la
nôtre, le temps que l’on passe au mouillage est toujours
bien plus utilement employé que celui qu’il faut
consommer sans fruit à la mer, je me décidai à conduire
l’Astrolabe dans cette baie encore si peu connue.
A deux heures trente minutes nous étions par le
travers du cap perpendiculaire, et peu après nous
filions rapidement devant l’île Boswen, dont les
flancs, taillés à pic et garnis de cordons horizontaux,
imitent admirablement les murailles d’une immense
citadelle. Après l’avoir doublée, je laissai porter vers
la partie méridionale de la baie ; à trois heures je
laissai tomber l’ancre de tribord par neuf brasses,
sable fin et coquilles, à trois encâblures de la plage.
Médiocrement ondulé et de toutes parts revêtu de
beaux arbres, le rivage nous offrait le coup-d’oeil le
plus pittoresque. Plusieurs fumées nous indiquaient
aussi la présence des naturels ; nous ne tardâmes
pas à en voir paraître cinq vis-à-vis de la corvette.
Pl. X X I I .
Pl. X X V .
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