il
» La dépense entière de la N ouvelle-Galles du Sud,
depuis sa fondation, en 1788, jusqu’en décembre 1821,
a été de 5,301,023 liv. st. 10 s. Od., qui ont été employés
à transporter et entretenir 33,155 personnes, et
à subvenir à la solde du civil, du naval, du militaire et
autres dépenses coloniales. Si on eût gardé le même
nombre sur des pontons, cela eût coûté à la nation, en
y comprenant l’établissement des pontons nécessaires,
an nombre de quarante an moins, 7,214,480 liv. 3 s.
0 d. Si on eût voulu les entretenir dans des maisons
de correction, non pas sur le plan de Millbank, mais
bien dans le système le plus économique, il en fût
résulté une dépense, pour la surveillance et la nourriture
seules , de 7,943,221 liv. En outre la dépense
pour ériger le nombre de maisons de correction convenable
pour cet objet, qui eût été de quarante an
moins, à raison de 450 prisonniers pour cbacune, et
sur le plan le moins dispendieux, sur celui de la
maison de pénitence de Maidstone par exemple,
eût été pour le moins de 192,000 liv. pour cbacune ,
et par conséquent pour les 40 de 8,366,640 liv. Ainsi
la dépense totale occasionée par ces établissemens
eût été de 16,309,861 liv. st.
» Dans ce calcul, je n’ai point fait entrer la valeur
on le produit du travail des convicts, parce que le
travail qu’ils exécutent dans la Nouvelle-Galles du
Sud est beaucoup plus profitable que celui des prisonniers
ne peut l’èlre sur les pontons ou dans les maisons
de correction. Dans l’état actuel de la population industrielle
en Angleterre, où le nombre des ouvriers
est beaucoup trop considérable pour l’emploi qn’on
peut leur donner, et les gages nécessaires pour les
faire subsister, le travail des convicts ne peut devenir
nullement profitable au pays; car si ce travail est nécessaire
ou utile, il eût procuré de l’emploi et les
moyens de subsister à un certain nombre d’ouvriers.
Le faire exécuter par des condamnés, c’est priver
d’ouvrage un nombre égal d’ouvriers libres, et les
forcer par conséquent à recourir aux taxes des pauvres
pour leur subsistance ; ainsi f excès qui en résulterait
sur les taxes des pauvres occasionerait une dépense
plus grande que ne saurait être toute l’économie
qui reviendrait du travail des convicts. Mais en admettant
que le travail dans les pontons et les maisons de
correction ait toute la valeur à laquelle on peut l’estimer,
de quel prix sera-t-il comparé avec les avantages
de la colonie de la Nouvelle-Galles du Sud? Cette colonie
est bien certainement le fruit du travail des convicts.
Elle contient aujourd’bui (en 1824) une population
de plus de 40,000 ames, qui occupe au-delà
de 700,000 acres de terre, et possède plus de 5,000
cbevaux, 120,000 têtes de bétail, et 350,000moutons.
Elle contient cinq villes florissantes, et plusieurs villages
, consomme annuellement pour la valeur de
350,000 liv. st. de produits des fabriques anglaises,
exporte pour la valeur de 100,000 liv. par an, emploie
des navires jusqu’à la concurrence de 10,000 tonneaux,
etrapporte un revenu colonial de plus de 50,0001iv. st.
» D’après toutes ces considérations, il est évident
que la déportation à la Nouvelle-Galles du Sud a été le