souffrii' lu douleur el du courage à combaUrc seul à
seul ou en troupe.
Bien instruits du mensonge et de scs cITets, ils
tâcbent de vous convaincre que tout ce qu’ils disent
est la vérité, el qu’au contraire tout ce que vous
entendez d’autre part est faux. L’amitié ct les chagrins
ne leur sont pas étrangers , mais ces sentimens
ne sont jamais durables. Aux funérailles d’un jeune
naturel, on a vu la ligure noircie de son père se
couvrir dc larmes abondantes et silencieuses ; mais
quelques momens après, elle était sèche et ne conservait
que les rides dc la vieillesse.
Le soin même de leur propre existence ne va jamais
au-delà du moment présent, et pour eux il n’est point
de lendemain. Ils mangent et s’endorment; ils s’éveillent
et cherchent leur nourriture; voilà leur
vie. Cependant, il n’est pas rare de voir les femmes,
assises dans leurs pirogues durant des heures entières
à l’ardeur du soleil, chantant leur petite chanson,
et occupées à pêcher ; tandis que leurs maris, étendus
près d’elles à quelque distance, dorment tout à leur
aise; car si elles ne pouvaient leur fournir au réveil de
quoi satisfaire leur appétit, elles risqueraient fort
d’être cruellement maltraitées.
L’air soumis avec lequel ils abordent ceux qu’ils
rencontrent armés, ferait croire à ceux-ci qu’ils n’ont
à faire qu’à des amis ; mais il en est tout autrement
si l’on se trouve sans armes, car on court grand
risque d’être attaqué.
Ils ont quelques notions légères d’a.stronomie, mais
aucune de la forme de la terre ; ils croient que duranl
la nuit le soleil revient au point d’où il était parti le
malin précédent.
Le respect qu’ils témoignent à la vieillesse, quelle
qu’en soit la cause, leur fait beaucoup d’honneur, et
ils le poussent an plus haut degré, si celui qui en
est l’objet est aveugle ; car, dans ce cas, on ne ¡lermet
à personne de se tenir devant lui, et, quand il est dans
une pirogue, celui qui rame est oblige de se tenir
derrière lui.
HABILLEMENT.
(
Les femmes, dans le jeune âge, portent un |)ctii
tablier de peau d’opossum ou dc kangarou , coupé eu
lanières el pendant de quelques pouces au-dessous de
la ceinture. Llles le gardent jusqu’à ce qu’elles soient
nubiles et enlevées par un homme ; alors elles le
(juittcnt. 11 est singulier que des parens qui trouvent
convenable de couvrir leurs enfans de ce léger vêtement
, les laissent ensuite aller dans le pur étal de
nature, en leur donnant eux-mémes l’exemple d’une
nudité complète.
Les bommes el les femmes portent rarement aucun
vêlement, et, bien qu’on leur en ait souvent donné,
ils ont fini toujours par les abandonner. Quelques-
uns seulement, habitués à vivre avec les Anglais, se
couvrent de guenilles ou sc ceignent: le corps d’un
morceau d’étoffe ijui dérobe à peine leur niidilé.
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