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cice de ses droits civils. 11 peut bien se trouver un on
deux esprits d’une sphère supérieure, et doués par la
Providence de sentimens plus élevés, mais ils seront
bientôt bafoués et calomniés par ceux de leur propre
classe. Leurs faiblesses seront mises en musique et
chantées en prose et en vers. Les motifs les plus honteux
seront assignés à leurs démarches, si bien que
pour se rendre utiles an peuple, a moins que leur
fortune ne soit immense, et leur conduite d une pureté
angélique, ils se verront bientôt dépouillés delà moitié
de leur crédit.
» De tout cela l’on doit conclure qu’en tous lieux
le peuple doit Ini-mème prendre le soin de ses,propres
libertés. Il ne doit attendre aucun appui de l’aristocratie
, ce serait trop espérer de la bassesse de la
nature humaine. Le peuple lui-même n’aime la liberté
qu’en ce qu’elle contribue à son propre pouvoir et à
sa prospérité. C’est par le même motif que l’aristocratie
déteste la liberté, en ce que chaque pas que le
peuple gagne vers le pouvoir est regardé par elle
(bien que ce ne soit pas notre manière de penser)
comme autant d’enlevé au sien. Pourquoi donc, ô colons
de New-South-Wales ! vous flattez-vous du vain
espoir de voir les Mac-Arthur, les Jamison, les Cox,
les Jone, les Wolstonecraft et les Brown, s’avancer
pour vous conduire vers le trône et a la barre des
deux Chambres? Renfermés chaque jour avec le gouverneur,
ou l’ami du gouverneur, ou l’ami de l’ami du
gouverneur... revêtus des magistratures... promus
au rang de membres du conseil ou des comités... mai-
DE E’ASTKOI.ABE.
1res de choisir des terres, quand d’autres ne savent
où en trouver, ou ne peuvent s’en procurer quand ils
en ont découvert... ayant le pouvoir de faire établir
des impôts sur certains produits coloniaux, de manière
à élever la valeur de leurs propres domaines par
suite même de ces nouvelles taxes... quels insensés
vous êtes, ô colons de l’Australie ! d’imaginer que de
pareils individus puissent être de vrais patriotes !
Vous pourriez, avec tout autant de raison, vous attendre
à voir le léopard changer la couleur de ses
taches, et l’Élliiopien celle de sa peau! D’ailleurs, ô
stupides cultivateurs ! qu’y a-t-il donc de si remarquable,
dans les noms que nous venons de prononcer,
qui puisse vous faire augurer que votre gracieux souverain
et son auguste parlement prêteront plutôt 1 o-
reille à ces noms qu’à votre propre voix, qu’à celle
ànpeuple! Des personnages comblés de titi’es et de
dignités, comme les Northumberland, les Norfolk , les
Suffolk, les Warwick, les Essex, les Bathurst et les
Liverpool parmi les pairs d’Angleterre, et des noms
comme ceux des Canning, des Peel, des Mackintosh,
des Brougham, des Bright, des Forbes , des Denham
et des Ridley dans la Chambre des communes, se
sentiront-ils mieux disposés pour votre propre cause,
en voyant votre pétition signée par des officiers civils
ou ex-civils et ex-militaires, que si elle l’était par des
tanneurs, des fabricans de savon, des chapeliers,
des cordonniers, des chandeliers, des distillateurs,
des brasseurs, des marchands, et de petits propriétaires
de 30 ou 40 acres de terrain? Qui'compose la