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de cette colonie, nous n’avons pas le droit de nous
plaindre de voir naître des rivaux le long de la côte,
bien que ces rivaux, à mesure qu’ils acquerront de la
force et de l’importance, nous reculeront de plus en
plus de l’Angleterre ; ils alongeront la traversée et
accoitront ainsi la distance qui nous sépare déjà de la
mère-patrie. Aussitôt que les jeunes colonies auront
acquis une vraie importance, les vaisseaux suivront la
côte, et toucheront en divers lieux ; ils s’arrêteront à
King-Georges-Sound, et y passeront huit à dix jours.
D’autres endroits réclameront aussi leur attention,
car les navires marchands sont à l’affût des consommateurs
, et la Nouvelle-Galles du Sud n’aura plus
que le rebut de toutes ses cadettes. Mais qu’importe?
c’est l’effet de sa position. Le temps et les événemens
peuvent à leur gré faire naître des avantages et des inconvéniens.
Ce sont des choses dont il serait déplacé
de se plaindre, quoique la colonie, dans ses raisonne-
mens et ses calculs, puisse fixer ses yeux sur ses propres
intérêts et sa prospérité. Notre mécontentement
tient à ce qu’en voyant comment se forment ces sous-
colonies , la parcimonie de l’Angleterre^, son ignorance
et sa négligence nous assujettissent à des pas rétrogrades
qu’elle devrait nous éviter. Toutes les classes
d’individus nécessaires aux nouvelles colonies devraient
être fournies par le royaume, et non pas tirées
du sein de la nôtre, qui demande de l’accroissement,
et qui pourrait suffire à une population décuple ; ou
bien si l’on prend les sujets dans le sein de la N ouvelle-
Galles du Sud, comme mieux appropriés et plus
habitués au genre de travail qu’on attend d’eux, qu’au
moins on ait soin de les remplacer, et de transporter
ici autant de colons qu’on en enlève? Nous saurions
gré à l’Angleterre de nous amener de pauvres artisans
; mais si cela ne lui convient pas, qu’elle renonce
à sa misérable économie, et qu’elle fasse passer
ces utiles bras, s’il lui plaît, par notre propre pays,
pour les diriger ensuite vers les ports, les mouillages,
les promontoires et les pays à épices quelle prétend
coloniser. Qu’elle se garde de priver notre colonie de
gens aussi utiles ! qu’elle se garde d’entraver notre
population et notre gouvernement, en les forçant
de laisser partir des bras que nous ne pouvons perdre
sans éprouver de graves inconvéniens et de funestes
suites !
» Le gouvernement anglais imagine, et nous craignons
que le nôtre ne partage aussi cette opinion, qu’il
làit un grand gain par l’économie ou plutôt la parcimonie
qu’il apporte dans ces entreprises. Quelques
milliers de pounds, à son avis, suffisent pour mettre
la machine en mouvement ; et plutôt que de les doubler,
pour l’utilité publique , il renonce au projet
qui a occasioné les premiers frais, quand bien même
il reposerait sur un bon plan, ce qui du reste est
assez rare. Quant à nous, il nous serait agréable de
voir des sous-colonies s’établir, si l’on y portait tous
les soins nécessaires. La rivalité qui en résulterait serait
assez compensée par les nombreux avantages aux-
(¡uels elle donnerait lieu d’ailleurs pour les habitans
de la Nouvelle-Galles du Sud. Mais ces colonies,