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VOYAGE
unissent les hommes entre eux depuis l’attachement
le plus intime jusqu’aux plus simples marques de politesse.
»
Le désir qu’ont les habitans de la Nouvelle-Galles
du Sud, de voir l’état de leur colonie mieux connu en
Lurope, leur faisait tenir le langage suivant, touchant
le séjour de VAstrolabe à Sydney :
« Les olFiciers français de la corvette l’Astrolabe
ne sont pas peu étonnés de voir cette colonie si bien
pourvue de protection navale. Un vaisseau de 74 , et
deux autres navires de guerre, à l’ancre sur cette rade,
leur présentent un spectacle auquel ils ne s’attendaient
guère. Les visites fréquentes que les puissances
étrangères font à cet établissement, feront bien mieux
connaître la condition actuelle de cette colonie sur le
continent européen, particulièrement chez les Fi-an-
çais et les Russes, qu’elle ne l’est en Angleterre.
Chaque récit d’un officier étranger qui entreprend de
décrire ce qu’il voit et ce qu’il rencontre ici, sera reçu
avec attention dans son propre pays, quoique de pareils
récits envoyés en Angleterre par des Anglais
n’excitent qu’un intérêt bien mince. John Bull n’est
guère jaloux de savoir ce qui se passe dans ses colonies,
tandis que les Français sont curieux à l’infini
sur ces matières. Ils se formeront en peu de temps
des notions sur la Nouvelle - Galles du Sud, tout
aussi correctes, tant sous le point de vue de la
statistique que sous celui de la politique, que les
Anglais les mieux instruits de ce qui concerne leur
DE L ’ASTROLABE. 3.53
patrie. » [Aastralian, n° 151, 9 décembre 1826.)
Dans le précédent numéro de la même feuille on
lisait encore à ce sujet ( 6 décembre 1826 ) ;
« A l’arrivée du navire français de découvertes
r Astrolabe, le bruit s’était assez généralement répandu
qu’il avait non-seulement visité divers ports et
mouillages sur la côte de la Nouvelle-Hollande, mais
qu’il venait de hisser le drapeau blanc à King-Georges
Sound, à Western-Port et Jervis-Bay, et pris possession
de ces beux, dans le but d’y former des établissemens.
On ne saurait douter que ce navire n’ait
touché sur ces divers points ; et nous sommes disposés
à penser que les Français ont cbercbé à acquérir autant
de connaissances de la côte qu’il leur a été possible.
IVIais quant à leur intention d’y former des établissemens
, ce n’est qu’un conte dû à ceux qui aiment
à inventer des histoires, et qui se plaisent à se jouer
de la crédulité de leurs auditeurs. Pas un mot de
vrai à cela, d’après ce que nous avons appris. Ils ne
tenteraient jamais de planter leur pavillon, soit à J ervis-
Bay, soit à Western-Port, puisque ces points sont
compris dans les limites du territoire anglais. Mais il
ne serait pas fâcheux pour l’Angleterre de voir des
colonies françaises ou russes s’établir à des distances
raisonnables de ces limites ; ce voisinage ne deviendrait
point un sujet de chagrin pour les peuples de
cette colonie; au contraire, il ne pourrait que leur
être avantageux. Il engagerait d’ailleurs l’Angleterre