DE M. DE ROSSEL.
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el Iransmis p a r M. d ’Urville doivent faire sujiposer, s ’ils
ne d o n n en t pas une e n tiè re certitu d e , que le contre-amiral
d ’Entrecasleaux serait encore a rriv é tro p ta rd p o u r sauver
la vie à quelques-uns des malheureux n au fra g é s, puisque
deux ans après la p e rte des bâtimens il n ’en restait plus
un seul su r Tîle.
Q u ’il me soit permis d ’exprimer les re g re ts que doivent
é])rouver les p ersonnes qui o n t fait p a rtie de l’expédition
à la re ch e rch e de La P é ro u s e , e t que je ressens aussi vivem
en t q u ’aucun au tre . Le 19 mai 1 7 9 3 , les frégates la
Recherche e t VEspérance o n t eu connaissance d u sommel
de Tile Vanikoro ; elle é ta it alors à quinze lieues au ven t.
Le nom de la Recherche lui fut im p o s é , e t cette île fut
alors confondue dans n o tre opinion avec la m u ltitude
d ’autres iles que nous avions vues, et q u ’il nous avait été
impossible de v isiter en détail. Nous étions loin de pen se r
<juc c ’é tait là où se tro u v a ien t le b u t e t le te rm e de nos re cherches
e t de tous nos voeux. U n e p e u t pas re s te r de doute
à Tégard de l ’id en tité de Tile de Vanikoro et de Tile de la
Re cherche de d ’Entrecasteaux. La position géographique
ta n t en latitu d e q u ’en lo n g itu d e , assignée p a r M. d 'U rville
à Tîle de Vanikoro, s’accorde d ’une m anière su rp re n
a n te avec la p osition assignée à Tîle de la Recherche
p en d an t le voyage de d ’Entrecasteaux.
Lorsque M. d ’Urville q u itta Tile de Vanikoro , le n om b
re de malades e t de gens h o rs de service lui imposait
la nécessité de se re n d re p a r le plus c o u rt chemin dans
quelque p o r t h abité p a r des E u ropéens. Deux seuls officiers
alors n ’é ta ien t p o in t a lité s , et lui-inême se tro u v ait
ab a ttu p a r la maladie. Il n e pouvait do n c plus so n g e r à
s ’en g ag e r dans le d é tro it rempli d ’é cu e ils, qu i sépare la
Nouvelle-Hollande de la Nouvelle-Guinée. 11 fit ro u le p o u r
se ren d re (lireclemeut à Guam, île principale de Tarcbipel
des Mariannes. L ’accueil que M. de F r e y c in e t, command
ant de VUranie, y avait re ç u , les ressources q u ’il y avait
trouvées e t la salubrité du c lim a t, don n a ien t la certitude
que l’équipage épuisé de l’Astrolabe p o u rra it s’y ré tab lir
en peu de temps.
La ro u te qui menait à Guam faisait trav e rse r Tarcbipel
des îles Carolines. On eut connaissance des îles D u b lo n ,
d o n t M. D u p e rrey , c ommandant la Coquille, avait re co n n u
la p a rtie occidentale. Malgré le désir q u ’avait M. d ’Urville
et la nécessité dans laquelle il se tro u v ait de n e p o in t s ’arr
ê te r dans sa c o u rs e , il c ru t néanmoins d evoir re co n n a ître
la p a rtie orientale de ce g ro u p e d ’île s , e t comp lé te r la
reconnaissance du nav ig a teu r qui l’avait p ré céd é. Enfin
le 2 mai 1828, à une heu re après m id i, l’Astrolabe m ouilla
dans la baie d ’Umata.
Après une relâche de v in g t-h u it jo u r s , p e n d an t laquelle
son équipage se r é ta b lit, M. d ’Urville q u itta la baie d ’Um
a ta , et fit ro u te p o u r se re n d re à Amboine.
Plusieurs des iles qui fo rm en t la p ro lo n g atio n de Tar-
chipel des Carolines d u côté de l ’ouest, fu ren t reconnues,
et on en leva le p lan. La plus im p o rtan te de ces découvertes
est u n g ro u p e que les habitans appellent E liv i, el
q u i , d ’après leu r r é c i t , est composé d ’une vingtaine
d ’îles.
Le 7 ju in , on passa à trois ou q u a tre milles de distance
de la plus g ran d e des îles Pelew ; e n su ite , après avoir p ris
connaissance de la Nouvelle-Guinée, on se re n d it à Tîle
Bourou en passant au n o rd de Tile Waigiow, et de là
r Astrolabe v in t faire une seconde relâche à Amboine.
Au lieu de rev en ir à Tîle de Fran c e p a r les d é tro its de
Timor et d ’Ombay, M. d ’Urville acquiesça aux proposi