18a6.
Octobre,
Pl. XIII.
visiter les environs du havre aux Huîtres, tandis que
j’envoyais MM. Jacquinot et Lottin reconnaître celui
de la Princesse-Royale. Je m’assurai qu’en cas de né-
cessilé, un navire pourrait s’amarrer par quatre ou
cinq brasses d’eau près du goulet aux Huîtres, et
trouverait à peu de distance de l’eau et du bois. Mais
il n’aurait pas de chasse du tout, et les vents de N. O.
se feraient sentir avec la plus grande violence.
Je consacrai ensuite une beure ou deux à recueillir
des plantes qui sont ici aussi nombreuses qu’élégantes
dans leurs formes, el variées dans leur structure et
leurs couleurs. Des monceaux d’écailles d’huîtres
m’annonçaient l’existence de ces testacés, mais je
n’en rencontrai aucune sur les rochers. Un gros Eucalyptus
scié par la base, et un fond de barrique planté
sur un roc, me prouvèrent également que des Européens
avaient récemment paru sur ces côtes. Je
remarque en passant que toutes les roches sont d’énormes
blocs d’un très-beau granit.
Plus beureux que moi dans leurs recherches ,
MM. Jacquinot et Lottin découvrirent sur la rive
droite du goulet de la Princesse une fort belle ai-
guade, e l , à peu de distance, une esplanade très-commode
pour établir notre observatoire et nos tentes.
Dès le point du jour, la chaloupe est allée faire de
l’eau et du bois à cet endroit, et y porter les voiliers
et leurs tentes.
A une heure après midi, voyant tous les travaux en
train, je suis descendu à terre près de la pointe des
Patelles, suivi de M. Lottin, et de Simonet que j’ai
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choisi pour compagnon de mes courses, à cause de son 1826.
adresse à tirer un coup de fusil. Nous avons parcouru 0“>“6rc.
le coteau qui domine la presqu’île, recueillant à chaque
pas de ces belles plantes si communes en ces contrées.
Le sol, quoique sablonneux, m’a semblé susceptible
de fertilité, s’il était soigneusement cultivé ; on
rencontre assez fréquemment sur son chemin des lieux
marécageux qui décèlent des sources dont il serait facile
de réunir les eaux dans un canal. A mesure que nous
avancions vers le sommet de la colline, nous entendions
des cris qui nous annonçaient l’approche des naturels.
En effet, dès que nous eûmes répondu à leurs
voix, bientôt huit d’entre eux, tous vêtus de peaux de pi. xi et xii.
kangarous, se présentèrent à nous, et parurent enchantés
de nous voir. Leur âge semblait varier depuis
seize jusqu’à quarante ans; aucun n'avait les cheveux