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près réclamations, pourvu qu’ils se donnent seulement
la peine de le faire.
» N ous apprenons qu’on se prépare à faire quelques
démarches utiles, et qu’il y a une résolution arrêtée
parmi plusieurs des personnes respectables, opulentes
el influentes de la colonie, de recourir au mode habituel
des Anglais pour s’adresser aux premières autorités
de l’Etat, c’est-à-dire par l’organe d’une assemblée
publique. A moins que les habitans de la Nouvelle
Galles du Sud ne veuillent se soumettre paisiblement,
pour cinq années de plus, à tous les vices
d’institutions anti-nationales, à tous les embarras et
inconvéniens d’un corps - législatif qui ne peut comprendre
la situation et les besoins de la colonie, qui
ne ])eut que faire marcher les lois à tâtons, sans savoir
si elles sont pernicieuses ou utiles, si elles sont convenables
à l’état actuel des choses, ou tout-à-fait en opposition
avec chacun des intérêts auxquels elles se
rapportent; à moins qu’ils ne désirent voir leurs tribunaux
accablés sous le poids des affaires comme ci-
devant; ils feront entendre un voeu unanime à l’assemblée
générale, et montreront avec quelle sincérité tous
les partis, toutes les classes, toutes les dénominations
de personnes se réunissent pour attester que rien autre
chose qu’une législation représentative, et le jugement
par jury, ne peut satisfaire les colons, et s’allier
avec leurs intérêts.
» Ceux qui quitteront désormais l’Angleterre pour
venir s’établir ici, comprendront parfaitement que leur
liberté et leurs propriétés seront en sûreté ; ils placeront
leur confiance dans les autorités locales, quand
on leur dira qu’ils trouveront dans le lieu où ils vont,
des institutions semblables à celles qu’ils ont laissées,
qu’ils continueront de vivre sous les lois anglaises, et
sous le même système de justice administrative que
celui sous lequel ils ont vécu toute leur vie, et avec le-
([uelils onttoujours été familiarisés. Il est très-essentiel,
pour la prospérité du commerce, que les marchands
qui ont des rapports avec la colonie, soient bien convaincus
de l’intégrité de nos Cours de justice. Ils le seront
dès qu’on leur dira seulement qu’un jury à l’anglaise
sera l’arbilre de leurs discussions, que ce ne
sera qu’à un jury à l’anglaise qu’on pourra appeler, et
qu’ils pourront avoir autant de confiance dans la justice
et l’impartialité de la Cour suprême de New-Soutb-
Wales, que dans les jurés de Westminster.
» Le frivole caquetage qui a privé nos Cours du jury,
ne peut l’emporter plus long-temps, si le peuple de la
colonie n’est pas trop fainéant pour réclamer son établissement
dans les Cours civiles et criminelles ; s’il
n’est pas trop paresseux pour rappeler aux ministres
anglais que nos villes sont beaucoup plus peuplées,
beaucoup plus capables de fournir des jurés que ne
l’étaient les villes d’Angleterre , quand les jurés y
furent institués pour la première fois....
» La législation, par représentation, est un droit si
généralement reconnu pour appartenir aux Anglais,
quel que soit le lieu qu’ils habitent, quel que soit le coin
de l’univers qu’ils veuillent coloniser, qu’il serait difficile
à la faction qui entoure ici le pouvoir, quand