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Octobre.
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menade sur la presqu’île de Possession que j’ai parcourue
dans tous les sens ainsi que les deux plages el
le luorne plus au sud. Du sommel de celui-ci on jouit
de la vue complète du port entier et du havre de la
Princesse-Royale ; mais tout le terrain environnant est
aride, pierreux, dénué d’eau douce, ct par lui-même
très-peu intéressant. Sous tous les rajjports la presqu’île
de l’Aiguade lui est iniiniment supérieure ; je
n’hésite pas non j)lus à penser (pie si Ton voulait établir
une colonie sur ce point, on ne trouverait pas de
station plus convenable que celle où nous avons placé
notre observatoire.
J’avais destiné cette journée à visiter, au nord du
bàvre aux Huîtres, la rivière des Français, que l’expédition
de Baudin avait reconnue jusqu’à quatre milles
et demi de son embouchure. En conséquence, dès
cinq heures et demie du matin, je partis dans le grand
canot, accompagné de MM. Quoy, Lottin, Gaimard,
Sainson et Lesson. En passant nous fîmes une courte
halte sur l’ilot du Jardin où nos chasseurs tentèrent
vainement de surprendre les pélicans. Ces oiseaux font
une garde si vigilante qu’il est impossible, même en
se cachant, de les approcher d’assez près pour les tirer.
Nous traversâmes le havre dans toute sa longueur, et
ne découvrîmes rien qui parût convenir à la direction
de la rivière des Français. Je tentai alors de m’enfoncer
dans un bras de mer, qui, après avoir couru
l’espace de trois quarts de mille au S. O ., reprend ensuite
son cours au N. el N. N. O., et forme le lit d’une
rivière que j’ai nommée rivière des Anglais, parce qu’il
m'a paru indiqué sur le plan de Vancouver. Mais à Tem-
bouchure on trouve à peine deux pieds d’eau; après
avoir, avec beaucoup de peine, fait traîner le canot l’espace
d’un mille environ, je renonçai à le conduire plus
loin. Nous nous arrêtâmes sur les bords de ce canal
pour déjeuner et chasser. Ici les oiseaux étaient plus variés
et plus nombreux qu’aux environs de notre mouillage
; nous eussions fait une bonne chasse, sans la pluie
qui tombait presque sans relâche, et les moustiques
dévorantes qui nous poursuivaient partout ne contribuaient
guère à rendre notre promenade amusante.
Plusieurs bandes depélicans, de ccréopsis et de cygnes
noirs, se montraient par intervalles, mais en se maintenant
toujours bien au-delà de la portée de nos armes.
A quatre heures nous nous transportâmes, près de
la pointe des Cygnes, sous im beau massif d’eucalyptus.
T C t