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3i8 VOYAGE
rang et la dignité. Car Dieu sait que toute autre prétention
ne sei'ait qu’une pure aiï'ectation, et nos amis
d’Angleterre trouveraient bien risible le puéril orgueil
de nos grands seigneurs de la Nouvelle-Galles du
Sud.
» Tout cela prouve beaucoup en faveur de l’amélioration
de la société de cette colonie ; c’est une puissante
preuve de son accroissement, que de pouvoir avancer
(ju’elle compte plus de deux cents membres capables
d’ètre réunis, au besoin, comme des connaissances plus
on moins liées les unes avec les autres, et presque sur
un vrai pied d’égalité, et qu’en outre ces deux cents
personnes appartiennent à une classe qui, en Angleterre
, pourrait se montrer dans les cercles les plus
distingués, bien qu’un très-petit nombre pùt aspirer à
paraître à la cour.
» Les possesseurs de ce sol peuvent bien être considérés
en masse par ceux qui babitent le royaume,
comme des gens indignes d’une vraie considération,
sans que nous ayons lieu d’en être surplis. Les premières
impressions ne s’effacent pas facilement. La
Nouvelle-Galles du Sud sera pour long-temps encore
confondue avec Botany-Bay ; il faudra quelque grande
secousse, quelque événement frappant, quelque circonstance
extraordinaire, pour détruire cette erreur.
Des faits comme ceux que nous venons de publier
aujourd’hui produiraient de l’effet, s’ils étaient seulement
pesés par ceux dont le devoir et le mandat sont
d’instruire et de guider le peuple anglais. Chaque cour
de justice, chaque assise, chaque ville, chaque paDE
L’ASTROLABE. 34!)
roisse en Angleterre, contribue à cacher au public le
véritable état de cette colonie ; car dans ce cas le peuple
anglais forme son opinion d’après la basse classe qui
ne voit qu’une grande prison dans la Nouvelle-Galles
du Sud, cette colonie riche et l’on pourrait dire
sans rivale. Chaque hameau, chaque recoin de l’Angleterre
contient des individus qui ont des parens dans
cette contrée, et qui malheureusement ne se trouvent
dans le cas de s’en occuper et d’y faire attention , qu’à
cause des fautes de leurs parens ou de leurs amis.
C’est ce qui a amené le peuple à n’associer au nom dc
la Nouvelle-Galles du Sud que les idées d’une prison,
et les hautes classes delà société ont elles-mêmes conformé
leur opinion à ces tristes impressions.
» La sentence même de transportation prononcée
sur de misérables criminels dans les tribunaux, an
milieu d’une foule de spectateurs, remplit leur ame
d’idées semblables, et entretient leur erreur.' C’est
ainsi qu’on doit expliquer l’ignorance du peuple anglais
, l’ignorance de la mère-patrie touchant la véritable
situation d’une de ses colonies qu’elle considère
avec la plus grande injustice, uniquement comme un
insigne repaire de malfaiteurs, comme un lieu de coj--
rection, au lieu de lui accorder le nom et la célébrité
qu’elle mérite par ses qualités naturelles, ses avantages
essentiels, ses attributs caractéristiques, et nous pouvons
ajouter par le développement précoce et les fruits
élonnans dont elle récompense l’industrie humaine.
La presse anglaise devrait dissiper ces erreurs, bien
(|ue des objets d’un intéi'êt plus immédiat soient ton