vent ramasser. Les iilels employés dans leurs pèches
sont fahriqués par les hommes avec l’écorcc de Vhoar-
rngong, et au ])remier abord il est difficile de les distinguer
de ceux qui sont (ails avec du chanvre. Ils ont
aussi des filets d’une bien plus grande taille quand ils
vont à la chasse du kangarou. Les deux sexes vont parfaitement
nus, à l’exception de petites lanières de peau
de kangarou ou d’opossum, dont ils s’enveloppent les
mains ct les bras ; les femmes n’ont pas la moindre
honte dc [laraître en cet étal devant un étranger.
» Ils semblent n’avoir aucune espèce d’ornement,
bien qu’ils jiarussenl très-satisfaits des bandes de draji
rouge dont nous parions leurs têtes ; cjuelques plumes
rouges de la queue d’un cacatoès noir que je leur
distribuai pensèrent occasioncr unequerelle. Plusieurs
objets d’habillement leur furent donnés, mais ils les
emportèrent ct les cachèrent constamment à leur
an-ivée dans leur camp, si bien qu’on ne revit jamais
aucun de ces objets du moment où ils en devinrent
possesseurs.
» Cinq semaines après leur établissement parmi les
sauvages. Pamphlet et ses compagnons assistèrent à
un combat qui, par suite d’une vieille querelle, eut
lieu entre un bomme de celte tribu et celui d’une
autre distante du camp de cinquante milles. Dans
une rencontre qui avait eu lieu trois mois à peu près
auparavant, l’bomme de la tribu dePumice-River avait
reçu un coup de lance au genou, et s’étant rétabli de
sa blessure il était allé demander satisfaction. Le terrain
désigné pour le combat était un petit espace circulaire
de vingt-cinq jiieds de diamètre à peu près sur
trois pieds dc profondeur, et entouré d’une palissade
de jietits pieux. La foule assemblée jiour assister au
comliat montait environ k 500 personnes, hommes,
femmes et enfans ; les deux tribus avec les étrangères
qui leur étaient alliées se rangèrent d’une manière
très-régulière sur les côtés ojijiosés du cercle ; tous
étaient bien armés ; plusieurs d’enlre eux ayant ciru|
on six lances cbacun. Alors les deux combattans entrèrent
dans l’arène; après avoir posé leurs lances à terre
vis-à-vis les unes des autres et pointe contre pointe, ils
commencèrent à marcher en avant et en arrière, se
parlant avec feu l’un à l’antre, ct faisaot de violentes
gesticulations comme s’ils eussent voulu exciter leur
fureur au degré convenable.
» Au moment où ils étaient, entrés dans le cercle,
les femmes avaient déjà reçu l’ordre de se retirer a
quelque distance, et le plus profond silence régnait
dans lout le reste de l’assemblée. Au bout de dix minutes
environ ils relevèrent leurs lances avec leurs
pieds, tenant toujours les yeux fixés l’un sur l’autre,
et cela ju.sqii’à ce qu’ils eussent chacun trois lances
([u’ils plantèrent on terre, tontes prêtes pour s’en
servir immédiatement. Lorsqu’ils commencèrent a
relever leurs lances, un effroyable cri s’éleva du
sein des spectateurs assemblés; immédiatement après
ils redevinrent aussi silencieux (¡u’auparavant. 'fout
étant prêt, un ou deux des amis de chaque tribu
parlèrent dans l’arène duranl quelques minutes; aussitôt
qu’ils eurent fini, l’homme de Pnmicc-River en