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288 VOYAGE
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sira tout aussi l)ieii que les particuliers les plus opu-
lens. Si les derniers ne sentent pas la nécessité du jugement
par jin/, et d’une législation coloniale, le peuple
s’en passera aussi à merveille. Par là nous ne
voulons pas dire que les hommes animés de l’amour
du bien public doivent céder la place à ceux qui ne savent
pas ce que c’est. Non. Partout les affaires de la
polilifjue ne doivent èti'e conduites que par des esprits
supérieurs. Ce sont les seuls dont le feu sacré peut ra-
nimei- les étincelles mourantes du zèle pour le bien
public. Mais dans ce cas, ils doivent se présenter de
tous les côtés à la fois , et non pas d’un seul parti. La
prochaine réunion doit offrir les noms des principaux
personnages de la colonie dans tous les rangs et de
tons les partis. C’est ainsi que nous pouvons nous habituer
à voter ensemble, à penser et à sentir de la
même manière. La mesure vraiment utile à la prospérité
de tous les citoyens sera à la lin jugée telle d’un
commun accord, et réunira tous les suffrages. Puisque
les colonistes furent les premiers en avant dans les
deux dernières assemblées du comté, nous leur recommanderons
aujourd’hui de se tenir en arrière, et
de ne pas faire un pas en avant à la prochaine assemblée,
jusqu’à ce (\ne\e&dMivesgentlemen de la colonie
se soient eux-mêmes prononcés. S’il arrivait que l’indolence
ou la paresse pût engager ces derniers à rester
passifs, et à se contenter du présent état de choses ,
ainsi soit-il. Le reste de la communauté ne souffrira
pas plus qu’eux à proportion ; plutôt que d’entretenir
plus long-temps deux pai'tis en activité, nous inviteji.
l'
rions les gens du peuple à s’occuper de leurs fermes
et de leurs magasins, veiller aux circonstances, ne
songer qu’à leurs propres intérêts, s’enrichir aussitôt
qu’ils le pourront, et abandonner la colonie à elle-
même , etc., etc. »
Dans la feuille qui venait de paraître au moment
de notre arrivée, ce journal se permettait une sortie
encore plus virulente contre les chefs du parti d’origine
libre. (J/îj/m’/îj/’, «°29, 1 december 1826.)
« Les officiers civils sont presque tous à cheval
dans leurs départemens respectifs. Mais comme ils
possèdent de grandes terres et de nombreux troupeaux,
et qu’ils sont accoutumés à participer, avec les gouverneurs
de ces contrées, à l’administration des affaires
publiques, ils ont troj) de penchant pour l’état de
choses actuel, quel que soit d’ailleurs leur mécontentement
, qui souvent s’exhale en murmures et sai’cas-
mes. Leurs reproches, sans être publics, n’en sont pas
moins amers. Pourtant ils se disent en eux-mêmes :
« Le général Darling ne sera pas toujours ici ; il vaut
» mieux pour nous rester pendant un temps privés de
» nos anciens privilèges pour assommer le peuple,
» que de nous réunir à celui-ci pour obtenir du parle-
» ment des institutions qui anéantiraient pour jamais
» nos prétentions oligarchiques. » Toutes les aristocraties,
excepté celle de la Grande-Bretagne, je me
trompe, excepté celle d’Angleterre [car celles de l’Ecosse
et de l’Irlande furent et sont toujours despo