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CHAPIÏIIE VIII.
DE 1*0RT-WESTERN A PORT-JACKSON ET SEJOUR EN CE PORT.
1826. Le temps a été pluvieux et couvert durant la nuit,
19 novembre, a y g ç | g à l’O. N. O., c’est-à-dire directement contraire.
Cependant la corvette a mis sous voiles à quatre
heures cinquante minutes du matin ; nous avons couru
des bordées dans la passe entre l’ile Phillip et les brisans
, et soutenus par le jusant nous nous sommes
assez promptement élevés. Je comptais même sortir
avec la marée, lorsqu’à neuf heures le vent qui avait
molli a varié au S. S. O. et au S. S. E. Nous n’étions
plus alors qu’à trois milles environ de l’entrée du port,
et, craignant d’ètre renvoyé au dedans par le flot qui
commençait à se déclarer, je laissai tomber l’ancre à
mi-cbenal par dix brasses sable et gravier.
En prolongeant la dernière bordée vers la côte de
l’ouest pour mouiller, il y a eu un instant où la sonde,
après avoir rapporté régulièrement quinze, seize et
dix-sept brasses de fond, n’a donné que sept et six
brasses, sur le prolongement du banc qui partage ce
chenal en deux dans le sens de sa longueur. Dans les
gros temps et les fortes marées, il serait possible que
de basse mer cet endroit fût dangereux, et il serait
bon de s’en défier.
De la station que nous occupions, nous avions la
vue complète des deux côtes, et celle de l’ouest offrait
surtout de superbes massifs d’arbres avec de jolis tapis
de verdure. Cette partie du continent, plus qu’aucune
de celles que j’avais jusqu’alors visitées, annonce un
sol fécond et une végétation vigoureuse.
J’avais envoyé M. Guilbert sonder à un demi-mille
de distance tout autour du navire ; il n’a pas trouvé
moins de huit brasses de fond, malgré ce que m’avaient
affirmé Hambilton et Symons, qui me dissuadaient
de mouiller en cet endroit , assurant qu’il était
Novembre.
semé d’écueils et de hauts-fonds.
Au mouillage , on a pris une foule de petits squales,
dont un appartenait à l’espèce à sept branchies.
A quatre heures du soir la mer étant étale, et la brise
ayant repris au S. S. O ., nous avons remis à la voile,
et trois bordées nous ont suffi pour nous porter hors
des pointes, sous des torrens de pluie.
Le ciel s’est dégagé dans la nuit, le vent s’est
établi à rO. S. O ., et nous avons gouverné au S. ‘ù
S. E.
Au point du jour nous avons aperçu les hautes terres
du promontoire de Wilson dans le N. E. f E., et peu
après l’île élevée de Redondo. J’ai mis le cap k l’E.
N. E. en forçant de voiles, et une forte brise d’O.
N. O. nous a rapidement rapprochés de terre.